mardi 18 mai 2010, par
Rideau. Noir.
"Quelle meilleure façon de fêter la fin de ma carrière musicale comme The Streets que de sortir un dernier album ?", voici peut-être ce que fut la réflexion de Mike Skinner il ya quelques mois. Ensuite vinrent les mois de préparation agrémentés des annonces de sortie lancées à coup de tweets et d’extraits à télécharger.
L’objet de convoitise des derniers fans se rappelant encore de la claque prise à l’écoute de Original Pirate Material est entre nos mains, nous allons vous dire ce qu’il vaut.
Il faut en avouer qu’on en attendait pas de grande surprise : ces dernières années la qualité des productions avait faibli et les concerts de The Streets étaient plus l’occasion de voir "Mike le showman" que "Mike le défricheur sonore/ le conteur populaire".
Mais Mike sait être grand prince et nous réserve quelques surprise sur cet album ou il retrouve un peu de son talent : Le son, les beats syncopés et le flow caractéristique qu’on aimait sur un A Grand don’t come for free font leur réapparition.
Skinner décrit son album comme "45 minutes de 130 ppm balancées directement" (traduction approximative) et on lui donne plutôt raison.
On retrouve grooves oppressants (Long working days), Dub-steps légèrement dérangeants (I Love my phone) ou beats syncopés Where my heart has been comme on les avait connus sur Original Pirate Material. Skill on toast, reprend encore un peu de ces sons crus.
Ou à l’opposé, des titres disco aux sonorités ouvertes, à la Just Jack, avec le riff de guitare clinquant (Trust Me). Peut-être la plus belle réussite de l’album, Skinner réussit un morceau disco populaire, comme il avait pu le faire avec Weak become heroes. Entrainant, malin et sans complaisance.
Sur les 14 titres que compte l’album, on notera un nombre d’idées plus important que sur le précédent que ce soit musicalement ou thématiquement.
Quoique A Blip on the Screen, l’inévitable chanson sur la découverte de la parenté ne manquera pas de vous faire lever les yeux au ciel : Ni meilleure ni pire que toutes les chansons de ce type (cfr spoken words de H. Rollins et les chansons des rockeurs sur leurs enfants).
On ne nous évite pas non plus les mièvreries de Lovelight of my life, avec ses choeurs baveux.
quant à la rencontre d’un beat carré, d’une guitare électrique et de la voix de Skinner, on connait la recette. Ca nous rappelle évidemment l’hilarant Fit but you know it. See if they salute nous fera gentiment hocher la tête sans pour autant égaler les exploits du passé.
Outside Inside illustre particulièrement la volonté de Skinner de créer une atmosphère futuriste sur Computers and Blues, en reprenant les blips de machines d’un série tv des années soixante. Dont acte.
Après Everything is Borrowed pétri de bonnes intention, on peut dire que Mike Skinner/ The Streets nous fait une pirouette avant de tirer sa révérence. Cependant pas de quoi soulever les foules, juste de quoi faire sourire ceux qui le suivent depuis ses débuts et apprécient le bonhomme.
Son temps, peut-être le consacrera-t-il maintenant à la réalisation cinématographique comme il l’avait indiqué. Et pourquoi pas aux films d’animation pour enfants, qui sait ?
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