dimanche 13 juin 2010, par
Psychédélimsme
Encore de douces harmonies vocales et un groupe qui semble avoir mis dans son régime alimentaire quelques substances que la justice réprouve. Une impression de déjà lu ? En tous cas, j’ai une impression de déjà écrit. Par contre, je ne vous avais pas encore entretenu de ce Luke Temple (de Broooklyn, c’était ça ou Canadien…) qui après un album entièrement bricolé tout seul, prend un peu d’ampleur et reçoit un peu d’aide pour son second album qui sort chez les excellents Secretly Canadians, qui a tout mon affection à la fois pour avoir un nom terrible et s’occuper (en partie parfois) de Frida Hyvönen, Bodies Of Water,I Love You But I’ve Chosen Darkness,, Throw Me The Statue ou Yeasayer.
Allez, on lance le mot tout de suite comme ça c’est fait : psychédélisme. Comme souvent dans ces cas, une fréquentation assidue de cet album permet de le distinguer de la masse de ses collègues (en gros Woods, Le Loup, Ruby Suns, vous connaissez la liste). Alors qu’on pense avoir trouvé la bonne étagère pour le classer, il se révèle au fil des écoutes. Si je vous dis que c’est attachant, je conçois que c’est juste ma parole qui fait foi.
L’orgue, par transitivité, peut évoquer Stereolab ou tous leurs acolytes. D’où l’inévitable (et voulue) impression de flottement (ou, plus prosaïquement, d’ennui) qui s’empare de Casual. Mais l’intérieur de leur style, il y a des possibilités de variété comme le prouve la ballade Bottom Feeder, la pop déjantée d’Old World United ou le délire de Vegetable Or Native, sorte de mélopée à la Animal Collective. Je préfère leur versant plus acide de Surprise. Avec des petites guitares acides et pointillistes sur une rythmique tendue mais discrète, c’est une version ensoleillée du Krautrock qui est proposée. Collector semble ainsi entériner le déménagement de Can à San Francisco. Moon est un peu plus éthéré, plus dans la veine Atlas Sound. Ils évoluent dans une dialectique bordel/rangement, entre liberté du psychédélisme et rigueur en défense allemande.
J’ai beau avoir le nombre réglementaire de doigts, mes deux mains suffisent à peine pour compter le nombre de groupes qui utilisent la veine lysergique de la musique. Et même avec les pieds en renfort, je n’arrive pas au compte. Mais nous ne sommes pas des entomologistes, juste des amateurs de musique. Et en tant qu’amateur donc, cette musique se justifie elle-même, par son ton détendu qui pousse au délassement et une certaine variété à l’intérieur d’un exercice de style a priori étriqué.
http://www.myspace.com/herewegomagic
http://herewegomagicband.tumblr.com/