samedi 19 juin 2010, par
Adoptez un nerd gentil
Dans la série « j’ai un nom de groupe de nerd », il est difficile de faire plus avancé que ce trio de Seattle. Ce qui au passage montre la diversité de la scène de là-bas. Si c’est au grunge que vous évoque cette ville, c’est officiel, je ne peux plus rien pour vous. Il s’est passé des trucs ces quinze dernières années, je vous assure.
Evidemment, on ne peut pas nier les apports des Smiths ou Belle And Sebastian. C’est d’ailleurs l’évocation de ces deux noms qui m’ont donné l’envie d’y jeter une oreille. La voix et la mélodie sur I’ve Been That Boy semblent provenir de la bande de Murdoch, c’en est presque de l’hommage (terme politiquement correct pour plagiat plus ou moins assumé). Des premiers on a les guitares un peu froides et filandreuses qui m’ont occasionnellement fait penser à The XX dans un pique-nique champêtre. Enfin, on devine à l’emballage (les titres, la pochette, leur nom même) qu’ils ont un humour plus marqué que les coincés de Glasgow mentionnés.
De temps en temps, on ça s’emballe gentiment et je me rappelle que j’ai pu écouter des groupes gentils il y a quinze ans, en compensation de choses plus sombres (la bande des Current 93). Quand ils élèvent (gentiment bien entendu) le ton, on a un morceau sautillant (Will You Still Love Me ?)
La voix est aussi ce qui aide à ne pas décrocher. Pas trop haut perchée, sympatoche comme tout, elle manque peut-être de personnalité pour vraiment se distinguer mais elle est le point d’accroche facile de cette musique. Il ne faut pas l’ériger en règle générale, mais j’apprécie les albums qui ne s’encombrent pas de longueurs. Pas de gras inutile donc, le sourire n’a pas le temps de se figer.
On sort fort heureusement de ce carcan étroit pour évoluer vers un metal progressif du plus bel effet. Je déconne, on a quelques jolies balades exécutées avec un certain recul, une totale absence de geignardise et de mièvrerie (Everybody Loves A Showtune). Ce morceau fait penser aux bons moments des Decemberists, avant de se faire dévorer par le grand méchant prog et un des morceaux qui me resteront sur cet album. Tout comme Jimmy Had A Polaroid.
La légèreté est une qualité et un défaut, on a déjà eu l’occasion d’en reparler. Mais s’il faut souvent être d’attaque pour que ces groupes pop donnent leur meilleur, il y a ici une constance et une qualité qui en fait pour moi un conseil indéniable en la matière.
http://www.myspace.com/mapc
http://www.mathandphysicsclub.com/
C’est sans doute une contradiction, mais on peut conserver un excellent souvenir d’un album ancien tout en confessant avoir loupé ses successeurs. Heureusement, le hasard (et les distributeurs) sont là pour nous remettre sur le droit chemin. Issu d’une scène suisse dont on ne cesse de (re)découvrir la profondeur, ce groupe de Lausanne nous offre une nouvelle expérience sonore.
On avait (…)
How come you, too, assume your opinion counts ?
Si cette phrase eut être rude si elle est adressée à un critique du dimanche comme votre serviteur, il prend une autre dimension quand il traite du droit des femmes à disposer de leur corps. Parce que chez la Suissesse Gina Eté, le fond est consubstantiel de la forme. Et cette forme prend encore de la hauteur après un premier EP et un album qui (…)
‘Si ça va trop vite ou trop fort, c’est que vous êtes trop vieux.’
C’est ce que veut l’adage et l’Italien Enzo Pepi a décidé de le prendre à contrepied, intitulant son album d’une réflexion souvent entendue. Mais on se doute qu’on lui fasse encore la remarque. Surtout que de fureur il n’est finalement pas question ici. Ce vétéran italien de la scène rock/noise utilise la distorsion, certes, (…)
On avait appréhendé l’univers de Lazy Day à travers un morceau à la fois rêveur et tendu. Concrete dégage un charme qui nous rappelle notre attachement à Broken Social Scene et on le retrouve ici mais ce n’est qu’une des nombreuses facettes développées par Tilly Scantlebury (de Londres). Ce qui déconcerte, c’est précisément de ne pas être plus déconcertés quand on fait le détail qui balaie (…)