vendredi 24 septembre 2010, par
,"Arcade Fire Bio"
Quand on découvre un groupe via son septième album, on se doute de l’immensité des choses à découvrir. Quoiqu’il semble douteux que cette immensité soit aussi réjouissante que ne l’est Feel Good Ghosts, un des meilleurs albums de 2008. On était donc très content de retrouver le son de ce groupe d’americains, leurs violons, leurs envolées, ce côté tristement positif.
Ce qu’on avait aimé, c’est leur versatilité, leur décalage qui ne se croyait pas obligé de jouer les petits comiques, leur capacité à composer ce qui s’apparente à des hymnes discrets.
La principale différence sur ce Light Chasers, c’est qu’au fil des premières écoutes, l’album passe tout seul, mais alors qu’on pensait avoir du mal à faire un tri parmi toutes ces idées presque bonnes, on se rend compte qu’il y aura moins de surprises. La comparaison avec Feel Good Ghost n’est pas tendre de prime abord parce qu’on a moins ce sentiment d’émerveillement béat, de balade dans un parc d’atttraction fascinant. Mais ils arrivent toujours à nous toucher, en ajoutant la juste mesure de pathos et d’émotions requise à leur interprétation, sans jamais en devenir larmoyant.
La versatilité qui autrefois vous sautait à la face se révèle mieux maintenant dans l’analyse, quand on détaille et qu’on constate qu’il y a quelques grands écarts qui sont presque passés inaperçus. Puisqu’on passe de l’hymne unanimiste de There’s So Much Energy In Us qui sonne comme une chorale un jour de cérémonie de proclamation au riff plus soutenu (mais pas gras) de Today We Give Ourselves To The Fire ou You’ll be Bright qui ne reculent pas devant un synthé. A une autre extrémité se trouve le violon impeccablement placé du délicat You Were Born, sans doute sensé célébrer la naissance récente d’un bébé chez Mr et Mrs Minowa, respectivement le chanteur et l’illustratrice.
On trouve encore quelques beaux exemples d’efficacité sur des morceaux à l’instrumentation complexe Room full of people In Your Head, avec son piano, ses cuivres ou Forces of the Unseen qui équilibre les cordes harmoniques, la harpe et les apports rock du groupe dans une volonté hymnesque qui leur est propre : Leurs morceaux comme The Exploding People font toujours mouche, avec leur vocoder, et un air de musique de film qu’on trouverait sans doute un peu douteux chez d’autres qu’eux. Serait-on partiaux ? Oui, même si on n’oublie que leur grand n’importe quoi pourtant si mélodique s’est perdu au profit d’une belle maîtrise.
On a l’habitude de préférer l’album qui nous a fait découvrir un groupe. Ce sera encore le cas ici parce que Feel Good Ghosts nous aura marqués, et qu’on ne retrouve pas ici la même folie qui peut générer le coup de foudre à la première écoute. Mais ils restent spectaculaires d’une façon qui n’est pas du au désir de remplir des stades pour l’ego. Par les temps qui courent, c’est réconfortant. En montant en neige des morceaux moins fous, ils donnent une fausse impression de rentrer dans le rang. Il manque peut-être ici le grain de folie qui avait fait de Feel Good Ghosts un si bon souvenir.
Conor Oberst a aquis très tôt un statut culte, le genre dont il est compliqué de se dépêtrer. Lui qui se surprend ici à avoir vécu jusque 45 ans (il y est presque...) nous gratifie avec ses compagnons de route Mike Mogis et Nate Walcott d’un album qui suinte l’envie.
Cette envie se retrouve notamment dans la mélodie très dylanienne d’El Capitan. On peut retrouver quelques préoccupations du (…)
On a fatalement un panthéon de groupes indés attachants. Et tout en haut figure cette formation du Minnesota. On pourrait aussi citer The Rural Alberta Advantage ou Port O’Brien au sein de cet aéropage héritier d’une époque où l’engagement total était un style en soi. Le résultat est un charme fou lié à cette intensité réelle.
Hors mode donc mais leur inclination pro-climat, leur volonté de (…)
Prendre son temps pour écrire une critique de Loma, ça tombe sous le sens tant la richesse ce troisième album nécessite un certain approfondissement. Même si on fréquente musicalement Jonathan Meiburg depuis 20 ans, découvrir un album de Shearwater ou Loma n’est jamais anodin et il faut un temps pour que toutes ses subtilités se dévoilent. Il en a été de même ici. Petit rappel des faits, Loma (…)
Ça fait belle lurette que le style de John Grant a évolué, et on ne cherche plus depuis longtemps des traces de son fantastique Queen of Denmark. Mais on sait aussi que ce qu’on a aimé à l’époque se trouve toujours sous une forme différente. On le découvre au détour du son profond de Marbles par exemple.
Triturer sa voix est un choix étrange quand on sait à quel point c’est un de ses atouts (…)