jeudi 22 juillet 2010, par
La jument aquatique
Je l’avoue, bien souvent je me lance dans la discographie d’un artiste en n’ayant que peu d’idée de ce que je pourrai y trouver, voire même avec un souvenir tellement vague que le contenu est très éloigné de l’attente. C’est ainsi que j’ai découvert le premier album de Sixteen Horsepower en pensant y trouver de la musique gothique. Il faut lire attentivement les critiques. Même si dans ce cas précis, je suis toujours la carrière de David Eugène Edwards quinze ans après. Futés comme vous êtes, vous avez déjà deviné que je n’ai pas trouvé dans cet album à la jument l’œuvre classique d’un songwriter traditionnel (je me demande où j’étais allé chercher ça, vu la difficulté à trouver des renseignements en ligne). Mais cette musique presque évanescente, terriblement dans l’air d’un temps qui passe et va oublier très vite cette façon de ne pas poser les pieds au sol. Pourtant il y a d’indéniables qualités ici.
Folk est le mot qu’on utilise quand il n’y a que des voix et un peu de guitare acoustique. Donc selon cette très simpliste définition, Still Racing est un morceau de folk. Pourtant l’effet n’est pas très feu de camp et rodéo. Parce que les morceaux comme Stomper utilisent une guitare répétitive, un chant noyé, une ambiance aquatique, oui, ça sonne comme déjà entendu. Bradford Cox a déjà bien déblayé le terrain avec ses deux groupes Deerhunter et Atlas Sound. La basse aussi, définissant l’ossature de bien des morceaux, est très en arrière, comme presque tout, les éléments surnageant peu. Et à force de légèreté, un Travelers devient presque transparent.
Comme c’est surtout de climat qu’il est question ici, on a le temps de se faire quelques réflexions. Et on se dit par exemple que toute cette musique bien actuelle, très à la pointe, puise quand même sans vergogne dans des vielles références comme Pink Floyd. C’est surtout flagrant pour certains morceaux comme In New Jersey, qui utilisent un saxo aux allures psychotropes. On est d’ailleurs surpris de retrouver cet instrument comme échappé de Supertramp, alors que le morceau Ruth, My Sister est aussi éloigné que possible de l’esprit du groupe de Roger Hodgson. De même, un solo de guitare vient déchirer un Ears, apportant une touche psychédélique plus ancienne.
Sans la frénésie d’un Animal Collective, la mélopée de Panda Bear ou les zébrures électriques de Deerhunter, cet album de Julian Lynch ressemble à ceux d’Atlas Sound au moins à deux égards. Dans la structure du son et des morceaux tout d’abord, dans le respect froid qu’ils suscite ensuite. C’est-à-dire qu’on est content de connaître cet artiste sans qu’il ait pu jamais nous tirer une émotion. Et si ce n’est pas le but de cette musique d’atmosphère, on en ressort sans avoir été marqué par aucune écoute.
http://www.myspace.com/julianlynch
julianlynch.blogspot.com
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