lundi 23 août 2010, par
Testeur d’eau
Dans la longue liste des professions un peu rares, il y a celle de testeur d’eau. Ces gens sont habilités à goûter ce liquide à intervalles réguliers pour s’assurer de sa qualité. Hormis une hygiène de vie irréprochable (sauce samouraï proscrite), il me semble parfois qu’il nous faut aussi le palais spécialement fin pour distinguer dans certains albums ses qualités et ses défauts, surtout pour des groupes aussi délicats qu’Annuals.
Peut-être que ça n’est pas très visible de prime abord, mais nous sommes des gens indulgents, et même si le précédent album m’avait semblé un peu loin de mes goûts habituels, j’ai cru bon de réitérer l’expérience. Quand l’album commence, on se dit qu’on a bien fait d’accorder une seconde chance à ce groupe. Parce que la basse entraîne très discrètement le morceau qui pour léger qu’il soit n’en est pas moins engageant.
Etrangement, on retrouve trois titres de l’album précédent sur cette nouvelle livraison. Comme le petit préféré Springtime est encore du nombre, on ne bougonne pas pour une fois. Comme auparavant, Hot night Hounds a des soubresauts psychédéliques qui interpellent mais elles sont un peu mises sous l’éteignoir d’un son trop propre. Le bon côté, c’est que l’abondance d’éléments de The Giving Tree (batterie épileptique, chœurs en pagaille, cordes et tout le tintouin) ne parait pas aussi surchargé, ce qui au passage montre leur maîtrise.
Les petites voix de tête me sont toujours aussi peu chères et Hair Don’t Grow ne passe toujours pas. Il faut le second degré et la folie d’un Of Montreal pour me les faire supporter. Le glam, je le préfère au second degré donc.
D’une manière générale, je trouve ça souvent un rien trop léger. Et j’ai souvent décroché en cours d’album Hardwood Floor, comme sur Such Fun, m’assomme toujours), parce qu’il y a moins de points de fixation vers la fin de l’album. Rien qui horripile, soyons clairs, mais pas de véritable gratification non plus. Une note typique de « deux étoiles et demi » qui n’existe pas dans nos critères. Alors je mets trois comme ça, pour ne pas alarmer le ronchomètre. Et parce que le côté ensoleillé presque généralisé les rend sympathiques
Finalement, ce qu’on peut reprocher le plus à cet album, c’est de ne pas aider à la formulation de ce qu’on voudrait reprocher. Parce que ce que n’aime toujours pas est indéniablement lié à mes goûts, et vraiment très peu à leurs qualités. Annuals est donc un groupe qui pourra plaire à ceux pour qui être écorché vif est une faute de goût, et qui goûtent une discrète complexité. Ca vous correspond ? Je n’aurai donc pas perdu votre temps.
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