lundi 6 septembre 2010, par
Noires questions
Il ne faut pas avoir peur. Jamais. Quelques critiques (ici le mmarsup) du premier EP de Zola Jesus clamaient leur fascination mais je ne sais pas trop pourquoi, ne m’avaient pas amené jusqu’à l’écouter. Sans doute parce que j’écoute trop peu d’EP. Mais voilà, la curiosité l’a emporté et quand le second volet a été annoncé. Et alors que je m’attendais avoir un peu la pétoche (j’en ai vu d’autres, de Diamanda Gallas à Soap & Skin en passant par tous les Current 93, Death In June et autres Coil), ce Stridumum II (le premier était un EP donc), ce n’est pas flippant pour un sou, à moins que Tim Burton vous donne des cauchemars. Il faut suivre les conseils des gens, et écouter Zola Jesus, et se laisser emporter par la curiosité de Former Ghosts, qu’elle forme avec notamment Jamie Stewart de Xiu Xiu.
On faisait quoi dans les années ’80 ? Pour ma part, ce sont les plus crétines des musiques de l’époque qui me viennent en tête. Mais on dirait que la jeune Nika Roza Danilova en a d’autres souvenirs. Je plaisante bien sûr, cette ressortissante du Wisconsin étant née en 1989. Pourtant on ne coupera pas à la référence à Siouxie And The Banshees, ni au fait qu’elle réussit parfois à réanimer l’hypnose d’Echo and The Bunnymen (ce qu’eux-mêmes ont du mal à faire).
Au lieu de m’inspirer de la crainte, ce sont des questions qui me viennent. Auxquelles on ne répondra pas nécessairement. Tout d’abord, pourquoi ce sont les plus jeunes qui tentent le plus le recyclage (The XX comme meilleur exemple récent, Lonelady pour un des moins bons) alors que des vétérans comme The Cure cherchent désespérément la sortie ? Sans doute parce que cette expression du mal-être est facile à décrypter, un peu comme le plus passé de mode nihilisme grunge.
Ensuite, comment tout ceci ne sombre-t-il pas dans le grotesque, pourquoi ces montées de synthétiseurs qui ont aussi été associés à tellement d’horribles choses arrivent encore à fonctionner sur le boulimique musical que je suis devenu ? Les synthés ne peuvent apparaître que comme cliché mais bon, s’ils fonctionnent sur Run Me Out. Et enfin, pourquoi avec une voix aux possibilités presque similaires à une Florence Welsh qui m’émeut autant qu’un plat de chou froid (pas l’odeur hein…). C’est personnel, je comprendrais bien que ce n’est pas le cas pour vous.
Quand arrive un Sea Talk en fin d’album, on en vient à penser qu’un peu de variété n’aurait pas nui, que le même effet sur la voix du début à la fin, c’est très lassant. Je n’irai donc pas hurler au génie, parce que si tout passe d’un coup d’un seul, il manque le morceau imparable qu’on met dans le noir couché sur le dos les bras en croix, même si on ne fait plus ça, qu’une sensibilité diminuée nous permet de profiter autrement de la musique. Mais l’ambiance délétère de ce Stridulum II a trouvé un écho chez l’ancien que je suis devenu. Pouvoir profiter des éclairs de noirceur de la jeunesse sans en subir les affres est finalement bien confortable.
http://www.zolajesus.com/
http://www.myspace.com/zolajesus
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