jeudi 16 septembre 2010, par
Les rescapés
Critiquer un album d’Underworld en 2010, c’est presque faire un bond dans le temps. Installés depuis longtemps, Ils ont été The Right Band In The Right Place quand quelques temps après le mouvement rave une partie du public rock était prêt à sauter le pas. Ce qui fait qu’ils ont eu un public plus vaste et n’ont jamais eu les faveurs des spécialistes de la chose électronique, pour qui la recherche de la nouveauté les cantonne au rôle de rescapés.
Ces rescapés nous étaient revenus en forme plutôt moyenne il y a trois ans avec Olivion With Bells, de telle sorte qu’on n’attendait pas grand’ chose de leur part. La bonne idée qu’ils ont eue, c’est de confier la finition des morceaux à plusieurs producteurs extérieurs. Ce n’est donc pas un exercice de remix et on est plutôt habitués à l’exercice inverse, avec deux producteurs et une myriade d’intervenants.
Dès le début pourtant on est bien dans un album d’Underworld. Qui sort ses nappes dès Bird 1. Et puis l’agréable Always Loved A Film vient nous rappeler à quel point les attentes ont été revues à la baisse. Ils en ont donc profité pour livrer en album plus léger, avec moins de plage d’ambiance (une partie du précédent était tiré de BO) mais qui a aussi ses moments mièvres (Moon In Water). Scribble s’égare dans des rythmiques un peu drum ‘n bass qui tentent de combler le vide du morceau, trop teinté d’années ’90 pour ne pas paraître incongru.
Grace pas contre est très gouleyant, ne râpe pas la gorge, mais bon, Underworld ça se boit au goulot, avec un papier beige parce qu’on n’a pas toujours été fier. Le début d’Hamburg Hotel quant à lui nous remet en mémoire ce célébrissime inédit caché de Moderat qui a donné le décevant Seamonkey. Celui-ci ne décolle pas vraiment non plus. Et on se rappelle que depuis le temps infini écoulé depuis leur moment de gloire, bien d’autres sont venus reprendre le flambeau, et outre son origine plus minimale, un Gui Borratto correspond mieux au son de cette époque.
Plus poppisant ne veut pas dire nunuche pour autant, parce que leur savoir-faire leur permet de livrer un Diamond Jigsaw et son clin d’œil à New Order, auquel a participé Paul van Dyke, et nous rappeler quelle faible part a l’intellect dans l’appréciation de musiques pareilles. Ce qui nous permet de saluer les caisses claires presque reprises à Miss Kittin (ou à l’italo-disco donc) sur le début de Between stars qui rappelle qu’ils gardent leur vision personnelle de la trance
Leur incursion dans la séquence tendre et sentimentale le temps de Louisiana n’est pas bien ébouriffante pour user d’euphémisme. Il clôt l’album et on ne peut s’empêcher de penser au slow de LCD Soundsystem avec le même léger sentiment d’embarras. Ou alors un Archive en petite forme.
Ne rien attendre pour ne pas être déçu. Encore une fois cette tactique simpliste a payé. Dans notre époque où les mondes de l’électronique pointue et de l’indie pointilleux sont quasiment hermétiques, cet album apparaît comme un ovni, comme un message d’un monde englouti (et si c’était ça la justification de leur nom ?). Ce curieux objet montre cependant qu’ils ne tentent ni le jeunisme qui les verrait arborer d’artifices nouveaux ni la nostalgie d’une période rave révolue. Cette démarche inspire donc la sympathie et nous sert un album digeste qui ne restera pas.
Si le hasard ou l’habitude vous guident vers ces colonnes, c’est qu’une certaine curiosité musicale vous titille. Partant de ce postulat, on se permet souvent de plonger dans des pans plus aventureux de la musique, quitte à s’y perdre parfois. Cet album parait sur Ormo records qui nous avait déjà gratifié d’œuvres comme Alan Regardin ou No Tongues, défricheurs de possibles (ref belge) (…)
Lire une étiquette est une règle de bonne pratique avant d’ingurgiter quelque chose. Le nom de l’album du Milanais Lorenzo Parisini qui officie sous le nom de Bear of Bombay ne laisse planer que peu de doute quant à son contenu et on l’avale d’un coup d’un seul en parfaite connaissance de cause.
PsychoDreamElectroGaze donc... Tout est là, avec une densité certaine de Tears From Space, qui (…)
Instrumentale d’obédience un peu électronique, la musique de Bruno Green a un certain pouvoir de séduction. Tout comme Frank Marchal dans un passé récent et un genre pas trop éloigné, le Français établi au Canada depuis 17 ans peut se targuer d’une expérience certaine. Citons par exemple l’enregistrement, le mixage et la réalisation des deuxième et troisième albums de Miossec, des albums de (…)
Si les références historiques de la musique synthétique de Franck Marchal sont à aller chercher du côté de John Carpenter, on signale aussi les relectures modernes et enthousiasmantes de Magnetic Rust ou Odyssée.
Les cordes ne sont pas l’ingrédient privilégie ici, mais le résultat n’est pas sans rappeler des choses comme Ô Lake. Son expérience en tant qu’auteur de musique de film n’est sans (…)