dimanche 10 octobre 2010, par
Le bruit est un gadget
A l’instar d’un Neil Young dont la carrière bascule sans cesse de l’acoustique à l’électrique, Nick Cave veut exprimer les deux versants de sa personnalité. Plus qu’une tentative de ressusciter l’esprit frondeur (et presqu’inécoutable, soyons honnêtes) des sulfureux Birthday Party, on peut voir dans cette formation le versant plus âpre des aspirations de l’Australien, l’autre étant cette habilité jamais prise en défaut à jouer les crooners crépusculaires. Fort bien. A l’époque d’ailleurs, j’avais été emballé par la verve du premier album de Grinderman, même si cet enthousiasme ne s’est pas manifesté par des écoutes depuis la publication de l’article.
Je tiens d’ores et déjà à dire que j’ai plus que du respect pour Nick Cave, c’est une admiration franche et massive pour la sa carrière et des disques qui m’ont vraiment renversé à l’époque. A relire la liste de ses albums avec les Bad Seeds, on peut sans doute voire poindre un peu de répétition ou de lassitude ça et là, mais c’est une discographie métal précieux massif. Vous vous doutez à ces précautions que je n’ai pas vraiment explosé de bonheur à l’écoute de ce second album, dont la pochette arbore cette fois encore un animal.
Evidemment qu’il y a de l’intensité dans son expression. Mais Heathen Child semble quand même chercher son rythme, et les sons de guitare black-et-decker ne trompent personne. Soit on aborde tout bille en tête, renversant pas son énergie, soit on compose un morceau qui tiendra tout seul. On ne lui demande pas de ne plus prêcher, mais certains comme David Eugene Edwards, arrivent au sein même de leur bulle à générer de l’intensité. De même, il ne peut pas tout faire, comme remplir tout seul What I Know qui semble bien creux. On connaît des plaines encore plus désolées, mais au moins un sentier les traverse. Comme ce sont les morceaux comme Palaces of Montezuma qui passent le mieux, je me dis que je suis passé à côté de cet album. Parce qu’au final ne me plait vraiment que ce qui est le plus éloigné de la
Comme je ne trouve pas d’intensité à la fin de When My Baby Comes, où il semble s’effacer au fur et à mesure et interrompt le morceau en pleine montée par une section distordue qui ne tient pas la comparaison. Répétition et bruit ne sont pas une garantie de frissons.
Des artistes qui se servent du bruit comme base sonore, il y en a quand même un fameux paquet. Et ce n’est pas l’ancienneté ou le savoir-faire qui sont des arguments. Dans l’aventure Grinderman sont en effet embarqués trois musiciens des Bad Seeds, ce qui est un gage de qualité potentielle. Dans le genre, ceux qui pourraient se placer dans l’ombre se l’Australien se révèlent bien plus intéressants. Je pense surtout aux Liars.
Si on en juge par une presse presque unanime (qui n’aime pas être déçue par ses institutions) et la vente supersonique des tickets de ses concerts en Belgique, Nick Cave a vraiment la cote. Mais normalement Nick Cave, c’est quelqu’un qui remue, qui agite, à qui on doit beaucoup. Bien franchement, je n’ai pas été habitué à gérer sa déception vis-à-vis de lui. On serre les dents sur les débordements sonores d’un album qui tente de cacher sous le bruit un manque de morceaux qui pourraient se débrouiller seuls.
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