vendredi 19 novembre 2010, par
Carte de fidélité
En commençant l’écoute d’un album de Clinic, on sait ce qu’on va y trouver. S’ils ont pu se permettre quelques incursions hors de leur pré carré de temps à autres, il faut bien admettre que la variété n’était pas leur caractéristique principale. Il faut bien dire ce qu’il est, on pensait qu’ils commençaient à radoter franchement. C’est un des écueils possibles quand on a une personnalité musicale très reconnaissable.
Il faut quand même préciser qu’à l’intérieur de leur procédé, ils ont déjà apporté pas mal de variations. Allant de l’electro (excellent Come Into My Room) à l’americana dense sur Visitations, en passant par un fonds de commerce qui fait plutôt dans le post-punk rêche. Pourtant, on se laisse surprendre par les guitares acoustiques du début de ce Bubblegum. Je m’apprêtais à faire une petite vérification, m’assurer que rien n’avait changé. Et si on ne peut pas parler de révolution copernicienne dans ce cas, l’intérêt est suffisamment piqué pour donner envie de le relater. Il suffit en effet d’un peu de changement pour qu’Another Day Of Giving ressemble à la base de leur discographie. Lion Tamer quant à lui est un morceau qui aurait pu se trouver sur n’importe lequel de leurs albums.
Allons donc à la chasse aux incongruités. On les avait déjà croisés brièvement dans la balade acoustique et Linda est leur remise à jour de l’exercice, qui en l’espèce passe bien mieux que par le passé. Radiostory est une histoire racontée. Avec cet orgue et cette diction très anglaise, difficile de ne pas penser à certains Pulp millésimés eighties, quand ils attendaient chez Fire records leur succès qui ne viendra que dans la phase suivante. En ajoutant que figure sur cet album un instrumental qui sert d’habile respiration (Un Astronauta En Cielo), je pense qu’on aura fait un tour presque complet de ce millésime de ce groupe qu’on suit quand même depuis près de 10 ans.
La voix du chanteur semble parfois incongrue sortie de son style mais le décalage créé n’est pas désagréable. Toujours remplie d’écho, elle reste un peu nasillarde mais a toujours été un efficace contrepoint à leur son d’harmonica (je suppose que c’en est) tellement typique.
Essayer à coups de petites incursions de faire évoluer un style très typé est le challenge que se lance Clinic album après album. Et souvent, ils y réussissent. Vu qu’on n’attend pas d’eux un chef d’œuvre définitif mais une raison d’écouter leur prochaine production, on peut dire qu’ils ont réussi à nous garder en leur giron.
C’est un phénomène que j’ai du mal à m’expliquer. Il m’est difficile voire impossible de me plonger dans des œuvres récentes d’artistes que j’ai beaucoup aimés il y a longtemps. Si dans certains cas c’est la qualité de leurs albums qui est l’explication la plus facile (Muse, The Killers, Foals...), c’est plus mystérieux en ce qui concerne Radiohead, Nick Cave ou PJ Harvey.
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