mercredi 10 novembre 2010, par
A retenter
Avec un nom un peu impossible, il est sans doute facile de passer à côté de ce groupe qui n’a pas été annoncé avec fracas. Donc cet article ne servira que d’annonce pour l’éventuel cible qui n’aurait pas encore eu l’information. Blue Water White Death est le prête-nom de la collaboration entre Jonathan Meiburg de Shearwater et Jamie Stewart de Xiu Xiu. Ce n’est pas parce qu’on apprécie ces deux artistes pour leurs œuvres respectives (le premier bien plus que le second dans mon cas) qu’on n’a pas d’appréhension en découvrant ce qu’ils ont pu faire en commun.
Si vous bidouillez des morceaux avec Jamie Stewart, c’est évidemment dans un but exploratoire, avec comme résultat un album qui s’éloigne forcément des deux merveilles récentes de Shearwater. Quand on sait que la gestation de l’album n’a duré qu’une semaine, on sait qu’on aura des morceaux tordus et plus ou moins finis. Mais c’est une hypothèse de départ dont il serait malvenu de s’offusquer une fois qu’on en a pris connaissance. C’est comme essayer un prototype et se plaindre que le bouton de l’allume-cigare n’est pas à l’emplacement idoine.
Que reste-il des deux univers une fois qu’on a tenté la fusion ? Difficile à dire, même si au passage on peut constater que leurs deux voix pourront sembler proches à des oreilles moins habituées. Grunt Tube est par exemple proche du versant le plus désolé de Xiu Xiu. A l’opposé, on pourrait imaginer que Meiburg pourrait retourner avec la démo de Song For The greater Jihad sous le bras pour la retravailler avec ses habituels compagnons de route. C’est pour moi le moment le plus gratifiant de l’album, parce que la grandeur peut s’y exprimer, qu’il y a ici de l’espace, et un point d’accroche pour l’auditeur qui ose s’aventurer hors du registre couplet/refrain, les figures de style (guitare sèche déglinguée et chœurs, voire même, heuu… une perceuse ?) sont très à leur place. Rien à faire, entendre la voix de Meiburg est toujours un plaisir et elle fonctionne ici à son meilleur niveau.
Pour le reste, il faut s’attendre à ce que Nerd Future soit plus exigeant (pour les nerfs, c’est une ellipse), et les sons un peu industriels semblent un peu ‘casser’ le caractère joli d’un Rendering The Juggalos. Mais d’une manière générale, c’est moins éprouvant qu’initialement craint, et on les sent concernés par ces ébauches dont on sent le potentiel. Ces voix, ces éruptions, ces ambiances un peu tendues avec peu de moyens mériteraient sans doute une finition plus avancée. Parce que sans phagocyter leurs univers respectifs, cet essai donne plus d’espoir que de concrétisations.
Maintenant, je peux aller lire Benjamin F de Playlistsociety
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