mardi 14 décembre 2010, par
French glam
Idéalement, on devrait pouvoir s’extraire de toutes les contingences à l’abord d’un album. Mais ce n’est pas souvent possible. Précisons donc d’emblée que The Bewitched Hands (ils ont laissé tomber le On The Top Of Our Heads) est une formation de Reims qui s’exprime en anglais. Ce n’est évidemment plus incongru à l’heure où un Phoenix a un succès international et où des artistes aussi emballants que Syd Matters ou Sebastien Schuller viennent faire la nique aux clichés, mais montre une volonté d’ouverture au monde qui ne devrait pas se montrer réticent. Si toutefois le monde aime la musique bien faite, ce qui reste à prouver.
Dans le grand jeu des familles, on pense de toute façon très vite à des cousins canadiens, que cette liberté s’exprime dans la langue de Florent Pagny (enfin si on veut pour Malajube ou Karkwa) ou pas (Islands). Il manque peut-être un côté plus épique ou émouvant, mais ce n’est pas la voie qu’ils ont choisie. Ils ont d’ailleurs surtout choisi de ne pas choisir un genre prédéfini. On passe donc de l’ampleur psychédélique d’Happy With You au délire glam de So Cool (c’est là qu’on pense à Malajube). Et ils enchainent le proto-punk (n’oublions pas que le glam est un de ses précurseurs) de Cold à la simplicité pop et à l’entrain seventies de Work. Outre l’immédiat single radiophonique Sea, ils peuvent faire très simple (Out Of Myself), voire pratiquer un pop presque crétine mais réjouissante (Kings Crown). C’est un des deux effets possibles (l’autre étant l’exaspération).
Pris dans son contexte de groupe français, The Bewitched Hands est une sérieuse bonne surprise. Quand on décide d’ignorer cette finalement secondaire contingence géographique, cet album est d’une folie qu’on a déjà aimé chez quelques autres formations, souvent canadiennes. Au-delà d’un single radiophonique, il y a de la substance sur ce Birds And Drums, ce qui nous donne un album au parfum seventies (ils ne sont jamais que les 236èmes cette année) traversé par une envie communicative.
Anglais né au Pérou, Caesar Spencer réside aujourd’hui en France. Une origine qui lui permet de présenter un mélange subtil entre traditions anglo-saxonne et française s’était déjà retrouvé sur Maxwell Farrington et le Superhomard. Disons-le d’emblée, la voix est un peu plus assurée ici et est une des points positifs de cet album. Nous verrons qu’il y en a bien d’autres.
Le morceau introductif est un peu (...)
Il est des noms qu’une longue inactivité n’arrive pas à effacer. La dernière fois qu’on avait eu des nouvelles de Patrick Wolf c’était pour Sundark and Riverlight et il s’est imposé comme celui qu’on a le plus écouté. Ces relectures plus ‘organiques’ étaient impeccables et balayaient bien sa belle discographie. Il reprend les choses ici où ils les avaient laissées un peu en amont en renouant avec des (...)
Ne pas se considérer comme la mesure de toute chose, proposer des albums qui nous ont plu sans nous faire chavirer, c’est une règle de base de la critique. Comme on peut le déduire des références très ronflantes qui parsèment le dossier de presse (Radiohead, Pink Floyd, The Beatles et Arcade Fire, un record du genre...), l’artiste français revendique des influences anglo-saxonnes.
A ce titre, on peut (...)
Il y a sur ce premier album du Français Quentin Sauvé un grain particulier qu’on a déjà rencontré chez des compatriotes Uniform Motion et Iamstramgram, voire même The Callstore). Bref, une écriture soignée, un lyrisme maitrisé et un son qui apparaît comme un rien synthétique, ubiquité oblige. On avait déjà professé un goût pour cette pop savante (dans l’acception proche de l’épopée savante). Même au travers (...)