dimanche 21 novembre 2010, par
Grands espaces sur Meuse
La musique de Midlake respire les grands espaces, on le sait. Mais un effet secondaire inattendu est de nous avoir fait voir du pays, fût-il de notre petit royaume. En effet, après Anvers, c’est à Liège que nous les avons vus. Cette cité chaleureuse connait en effet un essor musical bienvenu sous l’impulsion entre autres de Jaune Orange et de l’organisation des Ardentes. C’est elle qui a eu l’idée de mettre sur pied un mini-festival.
Qui dit festival dit nombreux groupes, enfin, qui dépassent du cadre d’une première partie. C’est donc Anna Calvi qui joue quand on arrive. Je n’ai jamais prêté d’oreille à ce que la demoiselle a gravé sur cd mais c’est sans doute sur scène que cette musique se déguste le mieux. Le blues râpeux n’est pas des plus variés ni originaux, mais l’abattage de ce bout de femme juché sur talons aiguilles est convaincant. Accomplagné d’un batteur et d’une percussioniste aux divers instruments, elle met tout de suite dans l’ambiance.
Dans cette grande salle où la place dévolue aux spectateurs pourrait être nettement augmentée (ce qui n’était pas nécessaire pour l’assistance), qu’à-t-il manqué à Sophie Hunger pour me séduire ? Les musiciens sont bien en place, elle assure à la guitare, au piano et au chant, montre une grosse envie, varie les tons et les genres (de la grosse guitare à la simplicité acoustique, voir a capella), pourtant l’étincelle ne viendra pas. C’est subjectif un concert, et peut-être qu’en d’autres temps et d’autres lieux ça marcherait, mais là on reste à la lisière, à l’extérieur de son monde. Mauvaise idée, elle avait programmé trois morceaux en rappel, alors que les ajouter tout simplement au bout du set sans transition aurait permis d’éviter de se dire qu’on nous impose ce supplément.
On a déjà beaucoup parlé du cas Midlake, et ils seront sans doute encore à l’honneur pour les classements de fin d’année (enfin, le mien du moins) et les revoir en concert a encore été un bon moment. Dans la foulée d’unalbum impeccable qui les a vus réduire la largeur de leur spectre en poussant très loin un style qu’ils se sont approprié. Ce soft-rock des grands espaces, magnifié par des harmonies vocales et des mélodies aériennes, devient en concert encore plus ample. Parce que sept musicuens dont quatre guitares, c’est la garantie d’un son hors du commun. Ou du gloubiboulga direz-vous, mais leur maitrise leur permet de garder de la limpidité dans l’ampleur. Il y a suffisamment de titres marquants sur leurs deux derniers albums pour que le soufflé ne retombe jamais. Evidemment, l’effet de surprise ne fonctionne plus, mais il est remplacé par l’attente, comme cette jam enflammée qui précède le géant Roscoe ou ces soli certes complaisants mais réjouissants.
En rappel, la bonne surprise s’appelle John Grant. Même si le morceau proposé est un peu en retrait par rapport à ce qui figure sur l’excellent Queen Of Denmark, la voix est très belle. Il ne restera plus qu’un extrait des Trials Of Van Occupanther. Voilà, sept ans après sa prestation à l’Escalier (ils l’ont rappelé, je n’y étais pas...), Midlake a gravi toutes les marches qui mènent tout au dessus, et reste une formation à ressentir en concert dès que l’occasion se présente.
Le gros paquet d’images est ici : http://picasaweb.google.com/marc.mineur/MidlakeCaserneFonck20112010#
[Anna Calvi]
[Sophie Hunger]
[Midlake]
[Midlake]
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