mercredi 12 janvier 2011, par
Une bonne tranche
Quitte à resservir, pour saluer ce retour inattendu, un bon vieux cliché – la métaphore archi-éculée du pote qu’on retrouve et qui n’a pas changé – alors autant le dire tout de suite : Cake, c’est plutôt le genre d’ami bien lourd qui n’a jamais vraiment présenté d’autres qualités humaines que celle de nous faire marrer dans les soirées, à parler plus haut que les autres pour raconter ses anecdotes borderline ; celui qu’on invitait pour amuser la galerie mais qui, au fond, ne nous a jamais vraiment manqué en sept ans d’absence.
Et effectivement, c’est fidèle à son ancienne image que le groupe de Sacramento ressort ses instruments traditionnels : trompette et Moog bien sûr, mais aussi l’inévitable vibra-slap et surtout, ce son de guitare caractéristique qui ne les a jamais quittés en dépit des divers changements de personnel endurés au fil des ans. “Showroom of Compassion”, comme l’ensemble de ses compagnons, se présente donc comme un album interchangeable de plus, et le groupe aurait pu le sortir il y a quinze ans sans être soupçonné de voyage temporel illégal.
La seule différence, vraisemblablement, réside dans l’absence quasi-totale de tubes qui ne dessert pourtant pas l’album. Construit sur une louable homogénéité, “Showroom of Compassion” sonne au final moins inégal que ses plus récents prédécesseurs et pourrait être le meilleur disque sorti par Cake au 21e siècle. Ces considérations sont évidemment dubitables et superficielles mais affirment que John McCrea et sa bande pourraient pondre ad uitam aeternam deux albums par décennie sans jamais parvenir à se déshonorer – ni à bouleverser la vie des mélomanes, cela va de soi.
Pour être précis et honnête, signalons que le disque contient au moins un hit digne de ce nom pour rivaliser avec le passé du groupe : Long Time, avec son motif robotique et une envolée musicale de circonstance, manque sans doute d’un refrain catchy mais pas d’attiser la nostalgie des fans de Jolene ou Frank Sinatra (la chanson, pas le crooner mort). En ouverture, Federal Funding joue même plutôt habilement des vieilles recettes en les délayant dans un semblant de psychédélisme à la mode d’antan. Et Mustache Man, même s’il ressemble à tous les précédents succès du groupe, synthétise efficacement son savoir-faire.
Pour le reste, Cake ne prétend pas renfermer une fève dans chaque part de sa galette et peine toujours à convaincre dans ses incursions country (Bound Away, Got to Move) ; tout au plus vous arracheront-ils un sourire amusé en jouant occasionnellement la carte de la pop fauchée (What’s Now Is Now, The Winter). Deux bons points tout de même, pour quelques inclinaisons déviantes : Italian Guy, construit sur un riff de violon patraque et un synthé ringard, et l’enthousiasmant instrumental Teenage Pregnancy, ont le mérite de mettre chacun un pied hors des sentiers battus.
Ce qu’on regrette finalement le plus sur “Showroom of Compassion”, c’est le cynisme moins mordant des textes, ni assez futés ni assez crétins pour rendre les chansons de Cake aussi jouissives que sur leurs débuts discographiques. Il faut sans doute les avoir adorés autrefois pour trouver un réel intérêt à cet album, mais on pourra toujours s’en payer une bonne tranche pour peu que l’humeur soit à la gaudriole. Quand on recroisera notre pote balourd en soirée, on ne demandera pas mieux que de l’entendre balancer ses vannes foireuses.
Le substrat musical sur lequel a poussé ce cinquième album de They Call Me Rico, projet de Frédéric Pellerin du groupe Madcaps, c’est l’americana et le blues. Et on le sent, souvent. Certains morceaux en sont encore baignés (This Old Dog, Don’t Let You Go Down). Wheel of Love est plus proche de ce canon rock et dans l’ensemble, c’est un fort plaisant rappel de la base de tout ceci.
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