lundi 21 février 2011, par
Comme un gros chaudron
Il faudra s’y faire, maintenant, le folk drogué n’est qu’une composante comme une autre de l’univers musical de bien des groupes. Animal Collective a donc non seulement valeur de meneur, mais aussi de cas limite, leur mélange unique pouvant être étiqueté ‘mélange Animal Collective’ et incorporé à d’autres recettes. Même s’il est facile de stigmatiser la facilité des champs lexicaux sans risque comme celui de la cuisine, l’analogie est tellement simple que je n’y résiste pas. A l’instar des mélanges d’épices prêts à l’emploi (curry, tandoori ou mélange poulet), le mélange Animal Collective peut s’utiliser dans plein de concoctions, avec à charge du pauvre commentateur (c’est nous) de lister les combinaisons. Ca va de l’adjonction dans la synth-pop barrée (High Places) au shoegaze et plus si affinités (Deerhunter) en passant par le folk pastoral pour moutons flippés (Julian Lynch)
Dans le cas qui nous occupe, on retrouve même quelques gros riffs seventies supportés par des chœurs qui s’époumonent (Fuji I), mais heureusement porté par une certaine facilité pop (Another Sky). Le principal apport du trio new-Yorkais qu’ont souvent négligé les froids tripatouilleurs (y compris sur l’œuvre solo récente d’un de ses membres, Avey Tare), c’est l’euphorie. On la sent ici dès le Silly Bears qui débute les hostilités pied au plancher ou dans son emploi plus littéral le temps du plus enfantin Say What You Want To ou de la résurgence de Light Emerges. On peut voir cette musique comme un gros chaudron où se mêleraient beaucoup de choses, mais où on sentirait l’essentiel, c’est-à-dire l’entrain des cuisiniers à faire prendre la tambouille.
Comme pour contredire l’introduction un peu péremptoire, on retrouve aussi sur cet album quelques petites douceurs dénuées d’effet comme Fuji II qui contrebalancent des moments plus âpres (Another Sky). Sans doute est-ce pour faire le lien avec ce que j’écoutais il y a longtemps, mais pour toutes ces touches psychédéliques, j’en reviens souvent à Pink Floyd. Plus précisément ces deux Musiques de film pour Barbet Schroeder (More et Obscured By Clouds) où ils reprenaient soit des structures classiques pour des morceaux au format chanson standard ou livraient des passages instrumentaux plus délirants et atmosphériques. On retrouve ici un emploi un peu semblable de la slide guitar, bien plus psychédélique que country
Comme trop souvent dans des cas pareils, je me laisse emporter par une volonté de comprendre et d’expliquer qui prend le pas sur le ressenti primaire de l’œuvre. En me reprenant, entendez en me laissant aller, je constate qu’Akron/Family fait partie de ces groupes qui se distinguent par leur propension à être plus sympathiques que d’autres. Ils ont beau tirer dans pas mal de directions, s’inscrire dans un mouvement qui a fait de très nombreux émules, ils gardent une ligne directrice qui s’inscrit en filigrane, celle du plaisir.
On peut maintenant, si ce n’est fait, aller lire la critique de Benjamin F sur la toute jolie nouvelle version de Playlistsociety
On ne peut nier l’importance de la jeunesse, le mythe tenace du premier album. On sait qu’il y aura toujours des albums venus de nulle part pour récompenser notre patience et notre dévouement. On n’a qu’une seule chance de faire une bonne première impression et la jeune Israélienne Tamar Aphek la saisit à pleine mains. Son premier album (il y a eu un EP avant ça) démarre sur les chapeaux de roues, (...)
MamaKilla (on prononce ‘Mama kiya’ visiblement) est un power-duo avec Stéphane Del Castillo au chant et à la guitare, Boris Barzul à la batterie et aux samples. La formule est souvent reprise, notamment pour faire beaucoup de bruit ou assumer de bons délires psychédéliques. C’est un peu le cas ici, mais si on vous en parle, c’est surtout parce qu’il y a autre chose.
On prend ses marques avec We Coo (...)
Vous reprendrez encore une petite lampée de pop grecque ? Pas de panique, Lefteris Moumtzis s’exprime en anglais, le nom du projet étant même la traduction littérale du patronyme du Chypriote.
On entre tout de suite dans son univers cotonneux avec un son très doux. Mais on aura aussi de la variété puisque après l’ample début il varie et syncope. On aura droit aussi à une dose de psychédélisme. Le son (...)
Harmonies vocales en avant, grand départ sur un morceau de 11 minutes, on ne peut pas dire que la musique de Saint Sadrill vise les personnes pressées. Pourtant, le projet du Français Antoine Mermet et de ses comparses n’a rien de torturé. Elle musique prend son temps mais pas nécessairement pour flâner en route (ce qui serait son droit le plus strict) mais pour qu’on profite du climat installé. (...)