mercredi 2 février 2011, par
Gonflé
On croyait en avoir fini avec les légataires de Jeff Lynne, et pour l’année dernière on en était à peu près resté là et là. Mais depuis qu’il est permis à tous d’admirer publiquement le génie d’écriture d’Abba ou de déclarer à qui veut l’entendre que Genesis s’est décidément bonifié après le départ de Peter Gabriel, les chansons d’Electric Light Orchestra restent un point d’ancrage rassurant pour qui ne saurait envisager le graal pop sans une couche de vernis kitsch, ni le progressisme rock sans une dose honteuse de filtres antiseptiques. Entre-temps, on ne compte plus le nombre de feel-good movies hollywoodiens qui ont versé leur quote-part de royalties pour euphoriser un montage au son de Mr Blue Sky.
Et l’intérêt intarissable pour le soft-rock gentiment prog des années Giscard, ce sage psychédélisme des braves petits qui n’ont jamais fumé que la pelouse du jardin, de se renouveler encore grâce aux Smith Westerns, sympathiques vieux-jeu de Chicago à l’aube d’une belle non-carrière. On voudrait en dire du mal qu’on n’y arriverait pas, tant les mélodies universelles du groupe, ses refrains charmants et même parfois, ses arrangements inavouables de ringardise, ont l’art de séduire juste ce qu’il faut pour faire parler de lui. À vrai dire, si le combo de l’Illinois n’avait la désobligeante manie de s’emballer jusqu’à la boursouflure, le son sépia de ses compositions n’aurait pas déparé la B.O. de “Virgin Suicides” – à supposer aussi que Cameron Crowe l’aurait réalisé.
On aura donc beaucoup de mal à résister, fût-ce pour quelque temps, aux guitares cristallines, aux charges de claviers et au chant tout en émotion retenue qui rendent si attachantes les virées rétro à l’œuvre sur Weekend ou Imagine, part 3. Des chansons qui, avant de se gonfler d’orgueil comme des ballons de baudruche s’emplissent d’air, frisent à plusieurs reprises une certaine idée de la beauté. C’est ainsi que Still New ou All Die Young s’offrent quelques passages divinement aériens pas loin d’évoquer George Harrison dans son âge d’or solitaire, ou que le binôme formé par Only One et Smile se fait fort de rappeler qu’il y a une vie après les Bee Gees – et ailleurs que sous une boule à facettes.
Pour le reste, c’est avec des chevauchées lourdingues comme End of the Night que les Smith Westerns nous rappellent à l’orchestre lumineux de Jeff Lynne, bien qu’on pense aussi souvent à un autre Jeff à force de guitares pleurnichardes – celles du Wilco de “Sky Blue Sky”, et ce Mr Blue Sky-là s’appelle en réalité Mr Tweedy. On est cependant loin des profondeurs atteintes par les stars de l’alt-country, et le plaisir retiré à doses homéopathiques d’une écoute de gourmet ne pèse pas toujours lourd face à une redondance un peu décourageante. Pour faire simple, on dirait presque que la face B de l’album est une reproduction à l’identique de sa face A. Pas d’erreur de pressage à l’ère du tout digital, juste un jeune groupe qui se cherche encore... et se trouve trop souvent au même endroit.
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