mardi 14 juin 2011, par
Six ans de réflexion
Peu d’artistes ont laissé à la fois un bon souvenir et autant de temps entre ses deux premiers albums que Tom Vek. De ce premier album, je me souviens m’être uniquement arrêté sur un son relativement cra-cra, poussé artificiellement à ces extrémités. Il avait fallu un concert au cordeau au Pukkelpop pour que ces morceaux se révèlent enfin et que leur potentiel de tension éclate au grand jour. Peut-être qu’un concert pourra être le révélateur de ces morceaux, mais au vu du peu d’enthousiasme qu’il m’a communiqué, je ne suis même pas certain d’avoir envie d’essayer.
Six ans ont passé et rien n’a vraiment changé chez Tom Vek. En temps normal, c’est plutôt un compliment, mais en l’espèce, on se demande à quoi il a pu passer son temps pendant une période si longue. Et puis, qu’a-t-il pu écouter pendant ce long laps de temps ? Parce que sa musique semble en droite ligne de ce qu’il faisait sans en retrouver l’épice. Ou la fièvre, parce qu’on la sentait sur We Have Sound. Et puis le son s’est arrondi tout de même, ce qui ne le place pas dans une des tendances de ces dernières années, à savoir le son ‘flottant’, le psychédélisme qui immerge les morceaux de bien des artistes. Au contraire, les frappes de Tom Vek sont sèches, précises.
Les morceaux n’emballent pas vraiment, c’est le principal problème. Someone Loves You présente tout de même un début engageant mais semble un peu tourner en rond. Aroused présente aussi un gimmick bien fichu. Ne vous méprenez pas, ce ne sont pas les morceaux pris individuellement qui semblent hors de propos, c’est sur la longueur qu’on constate plus de lassitude que d’enchantement. Ou alors parfois est-ce trop lent pour décoller (On A Plate).
Son ton détaché, désabusé et reconnaissable immédiatement est une force qui lui permet de lâcher un We do nothing with our time (We Do nothing) avec aplomb mais aussi une limitation parce qu’il peine à en échapper. Par exemple, Close Mic’ed tente le morceau plus atmosphérique, mais la voix ne semble pas à la fête.
Tout ça pour ça, c’est sans doute la pensée malheureuse qui résume le mieux les sentiments qu’évoque cet album tardif. On sent une évolution tout de même, mais qui ne reflète pas six ans de changements. Ce qui laisse un peu sur sa faim, c’est moins une personnalité qui est assez affirmée qu’un certain déficit en morceaux fiévreux et qui forcent l’enfoncement du ‘repeat’. Espérons mieux pour la suite. Et espérons qu’on ne l’attende pas jusque 2017.
C’est un phénomène que j’ai du mal à m’expliquer. Il m’est difficile voire impossible de me plonger dans des œuvres récentes d’artistes que j’ai beaucoup aimés il y a longtemps. Si dans certains cas c’est la qualité de leurs albums qui est l’explication la plus facile (Muse, The Killers, Foals...), c’est plus mystérieux en ce qui concerne Radiohead, Nick Cave ou PJ Harvey.
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