Accueil > Critiques > 2011

Intergalactic Lovers - Greetings and Salutations

mardi 16 août 2011, par Marc

Début d’après-midi


Encore une fois, il sera admis que l’origine d’un groupe est secondaire, mais dans nos colonnes, une provenance d’Alost est plus exotique que, disons, Seattle ou Montreal. Comme il est probable qu’on entende parler de ce groupe malgré le manque de porosité de la frontière linguistique, le premier album des Intergalactic Lovers mérite qu’on s’y attarde.

Si n s’y attarde, c’est aussi parce que cet album est moins prévisible qu’on pourrait le penser de premier abord. Jouons aux portraits chinois, c’est tellement futile. Si cet album était un moment de la journée, il serait le début d’après-midi, cette heure où on balance entre nécessité de travailler et aspiration au repos. Il y a cette ambivalence ici, celle du devoir de bon élève trop bien peigné qui fait ses coups en douce à la récré.

Des voix féminines, ce n’est pas ce qui a manqué récemment (Hannah Peel, Deb Oh, Lia Ices, Little Scream…) ou pas (Dido). Celle de Lara Cherdaoui est un peu plus policée peut-être, mais peut se faire plus démonstrative, un peu à la manière de Florence And The Machines (Howl). En tout cas, elle remplit bien l’espace quand le tempo ralentit.

N’allez pas penser qu’agréable est une qualité secondaire pour un album, même si d’une manière générale, tout est trop ripoliné pour vraiment faire chavirer. La musique est un peu trop lisse pour qu’un I Killed Before And I’ll Do It Again puisse susciter l’effet désiré. Mais si on ne prête pas attention à ce détail, ce pop-rock policé comporte de bonnes idées. Bruises est ainsi fort agréable (même si très loin du morceau du même nom de Chairlift) et c’est vers ce moment-là que l’album devient plus intéressant, nous livrant les deux temps d’un Drive plus intense. N’attendez pas qu’ils se mettent à rugir, mais ils montrent que l’étendue de leurs possibilités est plus grande qu’on aurait pu le penser.

C’est un premier album, donc le style demandera encore à être raffiné, et un choix devra sans doute être fait entre du passe-partout très bien fait et un esprit plus aventureux. Il va de soi que la seconde option me plairait bien mieux mais j’y crois moyen. Sur base de ce premier album qui a été fort bien reçu outre-taalgrens, les espoirs sont légitimes et si vous cherchez de la douceur, il n’y a pas de raison de se priver.

    Article Ecrit par Marc

Répondre à cet article

  • Dan San - Grand Salon

    On ne va pas se mentir, il faut une petite adaptation à l’entame de ce nouvel album de Dan San. Eux qu’on avait vu évoluer d’un folk ample à un folk puissant avant d’incorporer des éléments plus psychédéliques. La trajectoire vers toujours plus de légèreté ne sera pas infléchie par ce troisième album.
    Les voix ne sont plus aussi typées, même si elles poussent encore parfois à l’unisson. On pense même (...)

  • KermesZ à l’Est - Octophilia

    On a beau tenter de les combattre, les préjugés ont la vie dure. Quand on se lance dans l’écoute d’un album qui revendique des sources festives d’Europe de l’Est et qu’on voit certaines photos de presse, on s’attend quelque chose de plus bordélique qui du reste aurait pu coller au genre. Mais d’emblée, les transitions et la puissance ne laissent aucun doute, c’est une grosse maitrise qui est à l’œuvre, (...)

  • The Imaginary Suitcase - Alone, we go faster. Together, we go further (...)

    Dix ans déjà et maintenant dix critiques de notre côté (on se place tout de même comme exégètes officieux), c’est le temps de la célébration. Pour fêter ça, ce n’est pas vraiment le genre de la maison de sortir une best-of pour les fêtes. Par contre, profiter de l’occasion pour retrouver des collaborateurs qui l’ont accompagné, c’est bien plus le genre de Laurent Leemans. Regarder dans le rétroviseur pour (...)

  • Sïan Able - Veni Vidi Sensi

    D’accord, un premier EP qui plait, c’est un bon début mais confirmer avec un bon premier album, c’est l’étape cruciale d’une carrière. Donc Sïan Able (anagramme de son vrai nom Anaïs Elba) passe la vitesse supérieure et son talent ne se dilue pas dans la taille d’un album.
    On l’a déjà dit, les styles plus soul ne sont pas nécessairement ceux qu’on goûte le plus. Pourtant on l’avait tout de suite adoptée, (...)