Accueil > Critiques > 2011

Waters - Out In The Light

samedi 10 septembre 2011, par Marc

Après Port


Dans la longue série d’événements qui m’ont échappé, il y a eu le split de Port O’Brien au printemps 2010. Van Pierszalowski, le chanteur-guitariste et leader, a donc décidé de mettre un terme au ballet incessant des tournées et est parti se ressourcer en Norvège. Lors de ce break l’envie de composer l’a repris, et il s’est mis à voyager. C’est en Norvège que le Californien est retourné, et a formé un groupe avec qui il a (assez vite) enregistré cet album à Dallas, Tx.

On le voit, la genèse de cet album est inhabituelle, pourtant malgré ces pérégrinations, on retrouve pas mal de choses de ce qu’on a aimé chez Port O’Brien, montrant à quel point son rôle était crucial. Première constatation, c’est le versant plus électrique de la très éclectique formation qui est à l’honneur ici. Sachez-le avant d’aborder cet album, on est souvent plus proches des délires du Crazy Horse (le groupe hein…) que du feu de camp. Il attaque franco, dans un style que Neil Young ne renierait pas. Mêler des mélodies et des guitares, ça donne souvent de la power-pop (genre assez éloigné de mes aspirations) Tout est question de son, et le résultat est assez différent, comme le seraient de des versions vitaminées de perles folk plutôt que pop. Il y a donc de l’énergie rock avec de varies mélodies et un ton toujours aussi identifiable et singulier.

On peut donc avoir des moments plus pesants comme O Holy Break Of Day et c’est réjouissant d’avoir ce rock un peu poisseux et décomplexé. Evidemment, c’est plus viscéral et moins joli que ce qu’on connait, mais l’intensité reste. Pour quelqu’un qui ne s’offre que rarement des guitares en paquet, c’est un défouloir plaisant. Il reste cependant des balades ou d’agréables mid-tempos comme Ones You Had Before.

Une des vraies forces de Port O’Brien, c’était de tirer dans plein de directions en visant juste, imposant à chaque coup sa personnalité. La reconversion de son leader l’oriente plus clairement dans une direction au détriment des autres, mais comme il n’a pas laissé son appétit de composition en friche, on prendra cette énergie avec plaisir.

    Article Ecrit par Marc

Répondre à cet article

  • DM Stith – Fata Morgana

    Difficile de revenir après plusieurs années d’absence, surtout si on était associé à un courant qui s’est un peu éteint. C’est en effet dans la vague freak-folk, mêlant écriture et musique aérienne et organique à la fois qu’on avait placé DM Stith. Avec son pote Sufjan Stevens ou autres Grizzly Bear, il était même un des plus éminents représentants de ce style qui nous a valu bien du plaisir.
    Toujours aussi (...)

  • The National - First Two Pages of Frankenstein

    The National est sans doute le groupe qui nécessite le moins d’introduction. Parce que si on considère les critères du succès et de la pertinence artistique actuelle, c’est sans doute le plus grand groupe de rock du monde. Si on ajoute qu’Aaron Dessner s’est hissé sur le toit du monde des producteurs, que son frère jumeau Bryce réussit quelques belles musiques de film et que des projets comme LNZNDRF (...)

  • boygenius – The Record

    Sororité est sans doute le premier mot qui vient en tête à l’évocation de boygenius. Depuis ce live de KEXP où elles sont accueillies par Sheryl Waters, on a fondu pour cet incroyable trio. A priori, leur seul EP de 2018 n’appelait pas de suite mais comme c’est visiblement l’envie seule qui les guide ici, elles ont voulu prolonger l’expérience. Il faut dire que la démarche n’était pas celle d’un (...)

  • Xiu Xiu - Ignore Grief

    Si on a depuis toujours associé Xiu Xiu à la personnalité hors-normes de Jamie Stewart, on sait que la place d’Angela Seo est centrale. Le caractère de duo est maintenant encore mieux établi, la parité étant assurée au chant. Mais n’attendez pas de changement de cap, la flippante musique de Xiu Xiu garde tout son mystère.
    Cet Ignore Grief n’a pas la flamboyance electro de certains essais antérieurs. Il (...)