dimanche 7 août 2011, par
Noyons le morceau
Il y a discret et discret. Et puis il y a carrément introuvable. Le projet de Paul North (de Denton, Texas) est même passé hors du radar de Pitchfork, c’est dire. Et si cet album nous inspire une critique complète, et pas une mention en format court, ce n’est pas seulement pour jeter un petit coup de projecteur sur un album confidenteil, mais celui-ci montre de façon claire comment rater un album en surfant sur une vague déjà fort chargée en aspirants.
La vague dont on parle est assez large, et comprend une bonne partie des bidouilleurs de sons, en tous cas tous ceux qui passent autant de temps à ciseler l’aspect que l’écriture. On entend donc les chœurs éthérés, un peu tribaux, des morceaux plus classiques rendus plus originaux par des apports ensoleillés (Big Waving Hands), mais, de Woods à Le Loup, on a déjà entendu ça en jamais moins bien. Les morceaux ne sont même pas mauvais (Hej) mais la comparaison n’est jamais vraiment flatteuse.
Parfois le traitement ensevelit carrément le morceau. Go With The Wild est ainsi annihilé par les couches de son et le traitement global, flou et indistinct. On pensait bien qu’on se lasserait de cet effet de musique enregistrée sur bande puis passée au lave-linge (Melody Mainline). Voilà, c’est fait. L’infanticide semble exister aussi en matière musicale puisqu’on noie Strangers sans vergogne.
Après avoir parlé d’Animal Collective comme ingrédient, je me pose une question plus pragmatique : ça n’existerait pas simplement en plug-in ? Ou alors Bradford Cox n’aurait-il pas programmé un loop pour produire un Resonnance ou Drifter ? Ca serait pratique, il suffirait de donner une longueur exagérée pour que l’ambiance tente de s’installer. Disons, 13’37’’.
Je n’irai pas jusqu’à dire que la morale est sauve, mais si cet album m’a occasionnellement irrité, il a en tout cas confirmé si besoin en était que la musique n’est pas (qu’)une question de recettes. Il n’y a aucune prétention sur cet album de toute façon très confidentiel, mais même et surtout pour les musiques plus aventureuses, l’essai est loin d’être chaque fois transformé.
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