jeudi 8 septembre 2011, par
Etat d’esprit
La crise, c’est aussi maintenant. Est-ci pour ça qu’on voir revenir tant de groupes sur le début des années ’80 ? Comme The XX ou Zola Jesus, certains peuvent capturer une ambiance révolue en des morceaux actuels. Parce que la musique, c’est aussi la communication d’un état d’esprit et que certains sont plus doués que d’autres pour la capter, il faut qu’on saisisse au vol l’occasion de profiter des bons et faire passer la bonne nouvelle. C’est l’enthousiasme du Mmarsupilami qui avait été décisif pour moi, et je me joins à lui, même s’il m’a fallu plusieurs écoutes pour prendre toute la mesure de la qualité de cet album. C’est en remarquant que j’y revenais tellement souvent que j’ai compris que je tenais un de mes albums essentiels du moment.
Alors, oui, ce que fait ce duo est plus convaincant que bien des choses qu’on a entendues dans le genre récemment. Il faut avoir pouffé sur l’album de John Maus qui tentait et ratait la rencontre d’Ian Curtis et une boule à facettes pour en prendre la pleine mesure.
A chaque fois, on est surpris de l’étendue des groupes sortant de Portland, Oregon ; Ce duo en provient, et pourtant est bien éloigné des univers de leurs concitoyens (Menomena, Eluvium, Yacht, The Shins, Modest Mouse), même si on trouve sur cet album une palette bien plus large qu’on pourrait le soupçonner ; Ils arrivent en effet à mêler avec une belle cohérence des voix occasionnellement éthérées et des rythmes robotiques qui dégagent la tenace mélancolie de la répétition. Récemment, les univers hiératiques d’un Gazelle Twin ou Fever Ray ont aussi pressé ces froides touches. L’effet est aussi contrasté, passant d’une relecture personnelle de la dream pop (Psychic Driving) à une veine italo-disco comme l’ont pratiquée Miss Kittin ou The Hacker. C’est ce qu’on ressent sur The Cold World Melts, mais il y a sur ce morceau une fin plus dense et subtile qui les éloigne des efficaces mais souvent simples effets de cette dance robotique qui revient à intervalles réguliers sur le devant de la scène. Reconnaissons cependant que Patricia Hall a un registre plus convaincant vocalement que l’amie Caroline (Miss Kittin donc), une versatilité qui lui permet d’apporter une vraie touche personnelle.
Mais ce n’est pas la seule, comme les instrumentaux sont dignes d’intérêt, et même quand ils virent vers une abstraction plus rude (In Throes) ils gardent le cap, devenant exigeants mais pas pénibles. C’est peut-être ça qui nous pousse à y revenir, à gober l’album d’un coup d’un seul à intervalles réguliers, à le considérer comme une réussite.
http://www.myspace.com/softmetals
http://softmetals.bandcamp.com/
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