Accueil > Critiques > 2011

Sophie Zelmani - Soul

lundi 9 janvier 2012, par Marc

Monotone connivence


Avant de passer aux choses sérieuses, j’aimerais évoquer brièvement quelques albums souvent écoutés mais pas traités à temps sous forme d’article.

Il pourrait sembler anachronique de parler de Sophie Zelmani en 2011. Pourtant, la Suédoise qui a connu un peu de succès au milieu des années ’90 n’a jamais cessé de produire des albums. C’est via son précédent I’m The Rain que j’avais raccroché le wagon.

Ces morceaux semblent reposer sur un seul gimmick à la fois. La voix de Sophie reste charmante, mais ne suffit pas à donner du relief à elle seule, et le fond sonore qui pourrait se faire lancinant en devient parfois monotone (I Wouldn’t Speak for Him). En face, on a invariablement la guitare de Lars Halappi qui est comme souvent le point d’articulation des morceaux, ce qui nous vaut parfois de longues plages de guitare acoustiques (My Soul Remembers). Dans cette optique, on ne comprend pas toujours bien l’intérêt d’étirer All About You sur près de 7 minutes et demie.

C’est quand elle sort de ce schéma que l’album est le meilleur, sur le plus classiquement langoureux My Daughter par exemple, ou quand la voix (parfois simplement chuchotée sur Free Now) reste proche sans être démonstrative, et se permet une balade dépouillée (If You’re Still A Dreamer). Et puis il reste toujours la solution de l’accélération (I Love You) ou du mid-tempo plus soutenu (Story Of Us). Ce ne sont donc pas les solutions qui manquent. J pense parfois à des versions light d’autres de la même époque. Hope Sandoval sur Churchbells par exemple.

Il faut l’avouer, cet album sonne comme un peu monotone. Convenons aussi que les exigences ont bien évolué ces dernières années et que l’ancienne connivence ne suffit pas toujours. On ne réclame pas de génie ici, de fulgurance, mais de caresse. C’est ce qu’on obtient évidemment, mais on en vient à penser aussi que d’autres peuvent être plus émouvantes ou plus douces encore dans ce domaine très prisé des chanteuses acoustiques (c’est étrange l’idée que des chanteuses puissent ne pas être acoustiques d’ailleurs).

http://www.sophie-zelmani.com/

    Article Ecrit par Marc

Répondre à cet article

  • Maita - Loneliness

    C’est sans doute une étrange idée d’aborder une discographie inconnue par une relecture acoustique d’un album qu’on n’avait pas écouté mais toute occasion est bonne de découvrir du talent. Donc après avoir sorti I Just Want To Be Wild For You, Maita (Maria Maita-Keppeler en vrai) a voulu tout de suite faire émerger des versions acoustiques, plus proches des compositions originales. Les morceaux (...)

  • Clara Engel – Their Invisible Hands

    D’emblée hantée, la musique de la Canadienne (de Toronto) Clara Engel est taillée pour la fascination. Et on le sait, ce n’est pas un sentiment facile à définir ou tracer. Si vous préférez une description piste-par-piste qui n’en déflore pas le mystère, elle s’en charge elle-même.
    Cet album réclame peut-être un peu d’investissement, ou en tous cas un contexte propice. Si c’est une possibilité, ce serait (...)

  • JJH Potter - Low tide

    Encore un artiste folk hexagonal et encore un détour qu’il est bon de faire. Ce premier album est publié par #14 records, le refuge du génial The Wooden Wolf, ce qui est évidemment ce qui a attiré notre attention. Une fois attirée, cette attention a été captée par cette voix claire et la limpidité revigorante des morceaux, hantés mais pas trop.
    L’accord des voix sur Lonely Star pourrait être une version (...)

  • Pollyanna - Man Time (EP)

    Elle est bien vivante, la scène folk française et on en veut pour preuve cette découverte de la Lilloise Isabelle Casier sous le nom de Pollyanna. C’est d’autant plus réussi que l’origine hexagonale est indétectable. Et comme souvent, on déborde du cadre du folk traditionnel et c’est bienvenu.
    On remarque tout de suite cette voix claire qui suit tous les traitements musicaux. Parce que de folk, il (...)