vendredi 23 décembre 2011, par
En voiture
La musique de cruising, celle qui est destinée à tromper l’ennui et les limitations de vitesses draconiennes des interminables autoroutes américaines est un genre à part entière. Mais cette posologie ne s’applique pas à cet album dans son entièreté, tant l’écoute s’avère relaxante et pourrait vous envoyer par inadvertance dans le décor.
Quand on se renseigne sur Jonathan Wilson, on voit qu’il a déjà collaboré à deux albums de Vetiver, ce qui semble fort cohérent tant on retrouve ici aussi ce gout de la digression légère et passionnée. Le musicien qui sort ici son second album chez les excellents Bella Union (Fleet Foxes, Midlake, The Acorn, Department Of Eagles, Explosions In The Sky, Our Broken Garden, My Latest Novel, et tant de bonnes choses…) est expérimenté, et très influencé par une certaine forme du psychédélisme, celle qui privilégiait la fusion entre un soft-rock libéré et une coolitude indéniable à des expérimentations lysergiques pures. On retrouve donc des solos de guitare (Natural Rhapsody), habitude perdue petit à petit mais qui convient très bien à l’exercice. Et à ces doses-là, on apprécie le chorus suranné mais savoureux de The Way I Feel.
Incontournable pour les moins jeunes parmi lesquels je me compte, ce que faisait Pink Floyd à la charnière des années 60 et 70 sur des musiques de film est une référence. Découvrez ou réécoutez More ou Obscured By Clouds, c’est toujours revigorant de revenir aux racines, histoire de mesurer ce que la musique d’aujourd’hui doit à celle d’hier. Comme souvent, la révérence au groupe mythique est parcellaire, un peu discrète, et se retrouve dans le son de batterie, ces discrets coups de bottleneck.
Vous aurez donc droit à des riffs de guitare très ‘côte ouest’ mâtinés de léger psychédélisme d’époque. Toutes ces allusions pour dire que Desert Raven est agréable et fondant. Ces lointains échos les orteils en éventail ont déjà été répercutés de nos jours, à des degrés divers. Wilco nous a déjà gratifiés d’un album fameux dans le genre cette année, et c’est peut-être la seule chose qui puisse faire de l’ombre à ce Gentle Spirit. On mentionnera aussi Plants and Animals dans la même catégorie de ces musiques qui plaisent toutes seules et qui ne laissent pas énormément de place pour l’exégèse.
Mais il faut préciser que le pilote automatique n’est pas enclenché, qu’il y a des évolutions, que la Langueur seventies de Can We Really Party Today ou Woe Is Me est fort réussie, que le dernier morceau s’étale comme un fleuve tranquille se déroule, mais qu’il y a des ballades presque acoustiques qui peuvent être très jolies (Rolling Today, Waters Down ou Don’t Give Your Heart To A Rambler) et que c’est parfois trop gentil pour être honnête (Magic Everywhere).
Comme toutes les musiques ultra référencées, celle de Jonathan Wilson pourra apparaitre comme un exercice. Mais en toute objectivité, il n’y a aucune raison de ne pas accueillir ce petit supplément de musique extrêmement légère, qui s’exprime aussi bien en balade qu’en langueur, est très bien exécutée et trouve sa place sans forcer.
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