dimanche 5 février 2012, par
Deux fois deux
Pour fêter Les deux ans du label bruxellois Cheap Satanism, deux split EP’s de deux groupes. Au total, deux groupes qu’on connait et deux qu’on découvre (et qui sortiront un album en 2012), quatre raisons de se pencher sur un label intransigeant et passionné.
Enfin, l’anniversaire est passé.
On connaissait déjà Keiki et son inspirée chanteuse Dominique Van Capellen qui officie aussi dans Baby Fire. Lors de la critique de cet album, j’avais émis le souhait de l’entendre dans un contexte moins énervé. Voilà, c’est fait, et le duo qu’elle emmène avec Pete Simonelli des très inspirés Enablers est d’un très bon niveau. Full Body Wolf semble ainsi une discussion entre loups-garous d’un cynisme (étymologiquement) assumé. A Woman’s Love joue aussi sur la déclamation et donne un aspect vénéneux très réussi.
Vénéneux est un qualificatif qui colle aussi très bien à Bee and Flower. Ici aussi, la voix de Dana Schechter est l’attraction, et elle rappelle quelques belles heures des années ’90, celles de Garbage ou PJ Harvey, avec un aspect râpeux en contrepoint. Je suis très curieux de voir ce que ça peut donner sur album si le niveau de Jackson est maintenu
On vous avait déjà parlé du math-pop jouasse de Joy As A Toy. Emportés par leur élan de la ZomBiFF night où ils avaient donné une relecture personnelle des scores de films de Dario Argento, ils reprennent ici Profondo Rosso (composé par le groupe Goblin). Le second morceau est plus âpre. De quoi patienter en attendant leur second album Dead As A Dodo. On vous tiendra au courant bien évidemment.
Germanotta Youth, est quelques étapes plus loin dans le terrorisme sonore. Le nom du groupe veut être à Lady Gaga Stefani (Joanne Angelina Germanotta pour l’état civil) ce que Ciccone Youth (groupe parallèle de Sonic Youth) était à Madonna (Louise Ciccone dans la vraie vie). Le résultat est une version hystérique de ce qu’on avait entendu il y a quelques années chez Think About Life ou Holy Fuck. Moins sûr que je tiendrais 45 minutes à ce rythme.
Encore une belle palette de groupes de ce label très indépendant qu’on suit avec curiosité. Une autre musique est possible.
C’est sans doute une contradiction, mais on peut conserver un excellent souvenir d’un album ancien tout en confessant avoir loupé ses successeurs. Heureusement, le hasard (et les distributeurs) sont là pour nous remettre sur le droit chemin. Issu d’une scène suisse dont on ne cesse de (re)découvrir la profondeur, ce groupe de Lausanne nous offre une nouvelle expérience sonore.
On avait (…)
How come you, too, assume your opinion counts ?
Si cette phrase eut être rude si elle est adressée à un critique du dimanche comme votre serviteur, il prend une autre dimension quand il traite du droit des femmes à disposer de leur corps. Parce que chez la Suissesse Gina Eté, le fond est consubstantiel de la forme. Et cette forme prend encore de la hauteur après un premier EP et un album qui (…)
‘Si ça va trop vite ou trop fort, c’est que vous êtes trop vieux.’
C’est ce que veut l’adage et l’Italien Enzo Pepi a décidé de le prendre à contrepied, intitulant son album d’une réflexion souvent entendue. Mais on se doute qu’on lui fasse encore la remarque. Surtout que de fureur il n’est finalement pas question ici. Ce vétéran italien de la scène rock/noise utilise la distorsion, certes, (…)
On avait appréhendé l’univers de Lazy Day à travers un morceau à la fois rêveur et tendu. Concrete dégage un charme qui nous rappelle notre attachement à Broken Social Scene et on le retrouve ici mais ce n’est qu’une des nombreuses facettes développées par Tilly Scantlebury (de Londres). Ce qui déconcerte, c’est précisément de ne pas être plus déconcertés quand on fait le détail qui balaie (…)