mardi 27 mars 2012, par
Quand on sévit sous le pseudonyme de Mr Poulpy et qu’on arbore une coiffe rasta sur la pochette de son album, on ne prétend souvent pas émarger à la même catégorie que les bûcherons barbus au cœur sensible (en gros, une bonne partie des critiques de ce site). Et pourtant, et pourtant, Gaetan Streel, qui a officié sous son nom aquatique dans des projets plus (Piano Club, Jeronimo) ou moins (Me And My Machine) passionnants vient de nous sortir un album d’une mélancolie pop assez réjouissante. On peut parler de deuxième vague chez Jaune Orange. Si je n’étais pas trop concerné par la première (Hollywood Porn Stars, Piano Club), il faut constater qu’avec Dan San, Pale Grey, The Experimental Tropic Blues Band ou Fastlane Candies, ils tiennent le bon bout.
Évacuons d’emblée le sujet qui pourra faire tiquer. Non, pas la coiffure, ce n’est absolument pas un frein au plaisir d’écoute. Je voudrais parler de la ressemblance parfois trop marquée avec des modèles comme Elliott Smith. Ce n’est pas un problème en soi, autant prendre un modèle intéressant après tout, mais un Happy Place pourrait tromper les connaisseurs en blind-test. Fort heureusement, ce morceau est prolongé par l’inspiré instrumental Musique de Film, ce qui lui donne un peu de relief.
On ne pourra pas dire qu’on sera désarçonnés au long de l’écoute, où on croisera le spectre de Blur (Whatever I Shall Say) ou des souvenirs d’écoute de Philip Selway (The Well and The Key) ou The Acorn (Go And See The Lights, And Then July Went Away). Donc des choses qui sont douces à nos oreilles, passant du plus léger I’m Gonna Get Through Fall au plus enlevé Word, en passant par le plus lancinant This Is Not A Tango (et son break qui m’a rappelé le croon décalé de Daan) ou le joliment tristoune Song 84.
Dans un monde globalisé, où la toile (enfin, des recoins comme Bandcamp) permet de dénicher des artistes à l’autre bout de la planète, Gaetan Streel risque de se retrouver face à plein de coreligionnaires. Le côté sympathique, c’est qu’en tant qu’habitant de notre riant royaume, les chances de croiser sa route au détour d’une scène seront sans doute plus nombreuses que les équivalents de l’Ontario ou de l’Oregon. Comme souvent pour un premier album, on ressent encore trop nettement la marque littérale des influences. C’est en les mélangeant pour en faire quelque chose de vraiment personnel que Gaëtan pourra transformer l’essai de ce One Day At A Time.
http://www.myspace.com/gaetanstreel
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