mercredi 21 mars 2012, par
D’une manière générale, je ne suis pas trop à plaindre, j’ai pu voir beaucoup des groupes qui me plaisent en concert. Du moins ceux qui existent encore. Exception à la règle, les Decemberists, alors que j’ai passé un peu de temps pas trop loin de leur ville d’origine. Mais ils ne sont pas avares en publications de performances. Après une itunes session il y a quelques mois, voici rien de moins qu’un double album.
Les Decemberists ont pour particularité de produire des albums cohérents, quand ce ne sont pas carrément des concept-albums. Une setlist qui les lit en diagonale ne permet évidemment pas de montrer cet aspect, mais peut faire goûter un peu de tout. Comme suis moins familier de ce qu’ils ont produit avant The Crane Wife, j’ai redécouvert avec plaisir The Mariner’s Revenge ou le toujours formidable We Both Go Down Together.
Mais ils sont revenus sur leur dernier album et l’EP qui le prolonge à une musique moins influencée par les traditions narratives du folk pour un americana classique souvent magnifié par une écriture très soignée, qui a des allures de classique (Rox In The Box , June Hymn) et qu’ils mêlent d’un souffle épique (This Is Why We Fight). D’une manière générale, ils laissent respirer leurs morceaux (The Bagman’s Gambit), ne les compactant pas mais ne les étirant pas non plus inutilement. Pas nécessaire en effet de rallonger The Crane Wife, dont les trois parties sont rassemblées ici. A part un inévitable ventre mou sur la deuxième, cette tranche d’un quart d’heure de musique passe toute seule. Et le part 1 est quand même fantastique.
Je n’aime pas qu’on essaie de me faire chanter ou frapper dans les mains pendant un concert, mais ici ça contribue pas mal à l’ambiance d’un Billy Liar, et sans doute que les moments crétins de yodle à la fin The Rake’s Song passent mieux en direct. Et puis la bande de Colin Melloy a un certain humour, n’hésitant pas à parler de « La pire chanson que j’aie écrite de ma vie entière » pour Dracula’s Daughter, accolée au très bon O Valencia.
J’aime toujours les concerts, et une dose minimale annuelle m’est nécessaire. Les albums live par contre, ce sont plutôt d’agréables pauses dans les écoutes de nouveautés. S’il devait me convaincre que j’aimerais voir les Decemberists en concert, on peut dire que ce double album a réussi sa mission.
Fuck Cute/I’m Tired of Cute/Cute has never served me
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