mercredi 2 mai 2012, par
La maturité te va bien
Pourquoi pas Barbara Carlotti ? Des chanteuses francophones, on n’en suit finalement pas des masses, et les premiers morceaux entendus il y a quelques années avaient donné envie. Et puis l’album l’Idéal n’avait pas eu le nombre d’écoutes nécessaires à une connivence. La sortie du troisième LP me semblait donc une bonne opportunité pour vraiment lier connaissance.
La singularité de cette artiste vient de l’apposition de deux éléments, comme partout d’ailleurs, la voix et le son. On sort des carcans de la chanson française, laquelle sent parfois la naphtaline, dès le premier morceau qui donne son nom à l’album. C’est moderne sans être clinquant ou gadget, ample, et occasionnellement franc dans la rythmique. On n’essaie pas de faire revivre un hypothétique âge d’or ni traduire modestement des recettes anglophones. Même si les climats languides m’ont moins séduit (Grande Autoroute, Occupe-toi de Moi), ils peuvent se terminer de façon dense et très musicale, avec un panache que ne renierait pas Biolay (Nuit Sans Lune). Et puis à notre époque, il est facile de se concocter une liste de préférences, histoire de garder ce qu’on veut retenir, comme Marcher Ensemble ou L’Avenir. Ou encore la nostalgie amusante de 14 Ans, sur lequel plane le spectre de groupes comme les B52’s ou les Cramps.
La voix pourtant, est assez classique. Une comparaison pour vous faire une idée ? Pensez à Barbara sans le pathos. Mais le ton est radicalement différent, créant une distance sans être trop hautaine. D’ailleurs, elle arrive à attirer dans son univers Philippe Katerine le temps d’un duo (Mon Dieu Mon Amour). Elle peut en tout cas se permettre des fulgurances comme Laisse-moi encore te mettre une claque/Mais sans laisser de marques/T’es si jolie quand t’a mal/Ca me rend folle (troublant Ouais Ouais Ouais Ouais) ou lâcher d’un air inattendu Dimanche d’automne/Hystérie monotone/Insomnie de basse saison/Et toi tu couches avec cette conne (Dimanche d’Automne). Arriver à placer tout ça sans paraitre triviale n’est pas la plus mince des performances.
Il étrange de constater que les artistes français que j’écoute ont mon âge ou un peu plus. Sans doute que comme le contenu prend plus d’importance, l’empathie est plus aisée avec des thèmes plus proches de nous. Sa voix très ‘adulte’ aide en tout cas à parler de ce thème du temps qui passe avec J’ai Changé qui renvoie à Albin de la Simone pour le titre et à La Grande Sophie pour le thème (le lucide Tu Fais Ton Age de cette dernière). Il n’y a rien de plus ennuyeux comme concept que celui de l’’album de la maturité’. Pourtant, tout semble se mettre en place pour Barbara Carlotti, qui développe son propre univers et devrait en toute logique lui conférer un succès mérité.
http://www.barbaracarlotti.com/
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