vendredi 11 août 2006, par
Il est probable que David Eugène Edwards sera à jamais à l’abri de la médiocrité, que ce soit avec 16 horsepower ou Woven hand.
Ce qu’on pensait être une récréation (voir le premier album) prend de l’ampleur. Blush music n’est rien d’autre que la musique du spectacle Blush du chorégraphe flamand Wim Vandekeybus. C’est ce qui explique les plages plus longues, les versions modifiées de chansons du premier album (les 14 minutes de Cripplegate - Ain’t no sunshine when she’s gone), le côté plus instrumental.
Banjos en avant, voix écorchée plus effacée, on est loin de la pop à la mode. La musique de Woven hand est charnelle, vénéneuse et ne joue pas d’effets. White bird est un modèle de sobriété. Pas besoin de cris à D.E. Edwards pour exprimer ses émotions. Une batterie sourde et lancinante rythme vos propres pulsations, une slide vous vrille. Vous ne voyez rien venir mais vous êtes touché. Ou pas, c’est le risque. Mais vous aurez essayé et vous saurez que ça existe.
Il est vrai que certains instrumentaux sont plus difficiles à avaler sans préparation (Snake bite), mais une sélection bien faite et des versions plus fouillées des morceaux du premier album (My russia, Your Russia) ne peuvent que vous convaincre.
Si on oublie qu’elle est ridicule et regorge de clichés, la musique gothique seule peut permettre de vivre musicalement certaines émotions. Cet album y arrive aussi, même si les instruments sont parfois à la limite de la country !
Expérience enrichissante pour qui osera s’y aventurer, je recommande l’écoute de cet album. Non, malgré le plaisir que je prends à écouter le meilleur du rock qui me passe entre les oreilles, je ne bouderai jamais un moment d’intensité comme celui-ci. (M.)
Si le Bruxellois d’origine écossaise Dan Barbenel a décidé d’officier sous le nom de Mr Diagonal plutôt que Mr Lignedroite, c’est sans doute parce qu’il sait que son écriture a tendance à prendre la tangente, ce qui nous avait déjà plu. Pour augmenter la confusion, ces enregistrements de morceaux composés depuis 2018 est présenté comme un accompagnement de son one-man-show qui sera présenté à (…)
Kate Nash, Menomena, The Decemberists et maintenant Islands avant bientôt Bright Eyes, il faut se pincer pour ne pas se sentir quinze and en arrière. Mais bon, comme ce sont de bons souvenirs et que tout le monde est dans une forme créative manifeste, on ne va pas bouder son plaisir.
Dans le cas du groupe Canadien, ce n’est pas exactement un retour vu qu’ils sont dans une période plutôt (…)
On ne pourra jamais reprocher à Natasha Kahn d’enchainer des albums identiques. Après le plus synthétique et clairement teinté eighties Lost Girls, la revoici avec un album vaporeux et presque ambient par moments. Peu de morceaux se détachent lors des premières écoutes, ce qui est habituel. Il a par le passé fallu des prestations live pour pleinement appréhender certains albums. Il faut dire (…)
La subversion, en rock, ne passe pas nécessairement par les hurlements et les guitares déchainées. Et une dose de subtilité ou de décalage permet souvent d’obtenir le maximum d’effets. Si on avait attendu le wagon Serfs Up ! pour rattraper le train de Fat White Family, le mélange de morceaux amples, ronds et plaisants et d’un propos plus acide avait énormément plu.
Ce digne successeur (…)
Un écueil fréquent auquel se frottent les artistes à forte personnalité est la répétition. Quand on a un son bien défini, un univers particulier, les variations sont parfois trop subtiles pour être remarquées ou remarquables. Si vous avez écouté deux albums de Stereolab vous savez de quoi on veut parler. Si on identifie un morceau de Fink assez vite, il y a malgré tout suffisamment d’amplitude (…)
La veille musicale est un engagement à temps plein. Une fois qu’on a aimé un.e artiste, il semble logique de suivre sa carrière. Pourtant il y a trop souvent des discontinuités. Mais il y a aussi des possibilités de se rattraper. La présence de Vincent Dupas au sein de Binidu dont l’intrigant album nous avait enchantés en était une. On apprend donc qu’il y avait eu un album en mars et (…)
Il y a quelque chose de frappant à voir des formations planter de très bons albums des décennies après leur pic de popularité. Six ans après I’ll Be Your Girl, celui-ci n’élude aucune des composantes de The Decemberists alors que par le passé ils semblaient privilégier une de leurs inclinations par album.
On commence par un côté pop immédiat au très haut contenu mélodique. On a ça sur le (…)
Les chanteurs français folk-rock qui s’expriment en anglais sont légion et nous ont déjà valu quelques bons moments. On ajoutera donc le Breton Louis Durdek à une prestigieuse lignée qui comprend aussi des artistes comme The Wooden Wolf, JJH Potter ou Gabriiel.
Il est très compliqué de se singulariser stylistiquement sauf à quitter le genre, c’est donc la solidité des compositions et de (…)