samedi 22 septembre 2012, par
Confirmations
Dans un monde aimant la simplification, on pourrait introduire Calexico comme étant le groupe qui fait subir à la musique hispanisante de type mariachi ce que Beirut fait de la musique de fanfare, c’est-à-dire une relecture sur base de très bons morceaux. C’est primaire, lacunaire, trop simple, mais au final, on aime ce groupe pour les mêmes raisons qu’on est attachés au groupe de Zach Condon ou à Devotchka, parce qu’ils sont arrivés à imposer d’excellents morceaux qui font oublier le procédé.
Parce que les forces de Calexico, ce n’est pas un pitch facile à retenir, ce sont surtout une composition et une intensité supérieures. C’est pour ça qu’on peut les considérer comme une valeur sûre, de celles qui ne déçoivent pas. Encore une fois, le concert à l’Ancienne Belgique du 19 septembre est venu le confirmer, et est venu apporter plusieurs confirmations.
Tout d’abord, en ayant eu un peu de temps pour m’imprégner de cet Algiers (référence à un quartier de la Nouvelle-Orléans), ces morceaux ont confirmé sur scène leur qualité. Le concert d’ailleurs montrait très bien les deux faces du groupe, qui a véritablement joué de l’alternance entre leur tendance festive qui s’estompe un peu et des morceaux plus affirmés, plus denses et moins immédiats tels qu’on les avait déjà tant appréciés sur Carried To Dust. De cette manière, ils arrivent à maintenir l’envie du public pendant une heure de demi sans temps morts.
Il s’est ensuite confirmé que quelques perles figurent sur cet album, dont la très jolie balade pointilliste Hush. Son petit arpège pourra rappeler Sex On Fire de Kings Of Leon aux plus tordus, voire le plus lointain I’m On Fire de Bruce Springsteen. Mais on ne pourra pas parler de rupture franche, puisqu’il reste sur Algiers des composantes immuables de leur style. Ils ne renient donc pas leur ADN et les cuivres sont toujours présents sur The Vanishing Mind ou Puerto ou Algiers. Evidemment, on a droit au morceau en Espagnol (No Te Vayas), et dans le genre, c’est assez cohérent avec le reste de l’album, avec des arrangements en béton armé.
Parce que la subtilité est aussi une de leurs forces, et le son, même produit par sept musiciens, même avec du violon (pas sur scène), de la slide, et du piano, n’apparait jamais comme gonflé. Ce n’est donc pas une trahison, mais une évolution par petites touches d’un style bien affirmé qui se profile pour Calexico. Si tout n’est pas renversant, la constance est de mise, et on ne sera même pas déconcertés de les voir s’aventurer sur les terres de Clinic pour la seconde partie de Sinner In The Sea, parce que la mélodie est toujours là. Le corollaire immédiat, c’est qu’il faut plusieurs écoutes pour complétement cerner cet album, pour le savourer.
Et puis le concert met aussi en évidence le talent d’interprète de Joey Burns (voix magnétique) et des musiciens qui arrivent à nous faire penser qu’ils sont contents d’être là, ce qui contribue toujours à faire passer un bon moment.
Si le choix s’offre à vous, je ne pourrais trop vous conseiller de prendre cet album avec son complément Spirito ; concert enregistré avec un orchestre, qui prouve que non seulement Calexico est un grand groupe de concert, mais que leurs morceaux ne perdent pas leur force en revêtant des atours plus amples. Calexico est de retour, a su faire évoluer son style, et reste captivant.
Oh, un album surprise ! Enfin, quand Space Invaders et Alphabet City sont sortis le 17 août, un album semblait se profiler. Il avait déjà un titre, une tracklist, une date de sortie des collaborations et puis hop, tout s’est calmé avant que l’annonce officielle se fasse en concert la veille de la sortie. Etrange tactique sans doute mais qui peut aussi trouver des justifications. Annoncé comme plus (...)
Un petit coup d’oeil à son Bandcamp ne laisse pas beaucoup de doute sur ses préoccupations. Le neuvième album de l’artiste de Philadelphie est concerné par la question du genre. Mais ce n’est pas ce qui frappe d’emblée à l’écoute de cet Homo Anxietatem, c’est plutôt la voix. Haut-perchée, elle est une des caractéristiques les plus remarquables de cet artiste.
Elle peut être une limitation aussi, jouant (...)
Une limitation connue de la critique est qu’elle intervient à un temps donné, dans un contexte. Or on sait que les avis ne sont jamais constants dans le temps. Ainsi si I am a Bird Now a beaucoup plu à l’époque, on le tient maintenant comme un des meilleurs albums de tous les temps, tous genres et époques confondus. Cette proximité crée aussi une attente quand que les Jonsons sont de nouveau de la (...)
Maintenant je me sens optimiste. Ma couleur préférée est le rose. J’espère que vous allez apprécier cet album.
Ce n’est pas le genre de citation qu’on attend de la part de Michael Gira pour présenter ce The Beggar. Certes, on n’attendait pas un aphorisme désespéré, mais quand on connait Swans et leur aura de danger, il y a de quoi être un peu intrigué. Mais rassurez-vous, même si les changements de (...)