mercredi 7 novembre 2012, par
Joie bilingue
Chanter en français est un acte militant, un risque assumé, celui de ne jamais dépasser les frontières d’une entité linguistique finalement limitée. De plus, la tradition française est assez lourde à ce propos, et ceux qui arrivent à exceller dans le fond et la forme ne sont pas légion. Les québécois ne subissent pas cette charge, et sont arrivés à une forme assez personnelle, et on reconnait tout de suite un groupe de la belle province comme Malajube ou Karkwa grâce à la façon de trousser une harmonie, à ne pas mettre systématiquement la voix en avant. Du moins, on croyait qu’on avait le flair, parce dès qu’on entend Les Couleurs sur ce second album de Baden Baden, on imagine le local de répète plus près du boulevard Saint-Laurent que de celui Saint-Germain, même la pointe d’accent semble y être. Pourtant, ce groupe au nom suisse est bien Français.
Mais on oublie bien vite cette incongruité parce qu’on entend aussi beaucoup d’anglais sur Coline, et que finalement, l’emploi d’une langue est secondaire Surtout que la présence de deux idiomes apporte une bienvenue variété, et les parties francophones assurent le liant. Une fois qu’on a bien cerné le concept, qu’en est-il des morceaux, parce que c’est bien là le plus important ?
Eh bien, la bonne nouvelle vient de là, parce qu’on retrouve notre content d’intensité mélancolique, on aime beaucoup ça et on en entend sur Good Heart. Il ne suffit pas de vouloir, il faut aussi se donner les moyens que 78 a indéniablement. Il faut un culot certain pour densifier la fin de morceau comme ça et c’est tout à fait réussi. Ils remettent ça sur la belle montée finale de Last Song, dans la plus pure tradition des ‘dernières chansons d’album’. Un jour il faudra que je fasse une série là-dessus, parce que cette tendance des groupes à se laisser aller à de plus longs développements musicaux leur réussit souvent.
Baden Baden arrive même à fusionner leurs deux manières sur Evidemment qui mêle une chanson pop, des paroles en français et un petit supplément de densité. C’est d’ailleurs cette densité qui séduit sur Glory Lies. Ce qui est appréciable, c’est que l’album pris comme un tout est agréable et supporte d’être écouté souvent.
Mélanger de la pop internationale (c’est-à-dire sans sexe linguistique) et une chanson française telle qu’on la pratique outre-Atlantique, c’est l’étrange pari tenté et plutôt réussi par ce groupe français au nom suisse. C’est culotté, et montre une belle ouverture d’esprit. Au passage, quelques titres (en anglais) marquent vraiment et valent à eux seuls le déplacement vers cet album agréable qu’on serait curieux de voir exécuter sur scène.
Quand on découvre un artiste, il est bon d’avoir quelques références. Ici, des collaborations avec Get Well Soon ou Modeselektor, une participation au formidable projet White Wine de Joe Haege et surtout la présence de P.A Hülsenbeck (remarquable artiste en solo ou avec Jüngstotter) viennent à la fois rassurer et attiser l’attente.
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