dimanche 2 décembre 2012, par
Enroué mais magistral
On a déjà dit tout le bien que l’on pensait du tour manager Toutpartout qui organise une fois l’an Autumn Falls, le festival avec les groupes dont il s’occupe. On n’a beau n’avoir fait qu’une date, il faut saluer l’incroyable catalogue dont il dispose.
Quitte à assister à un long concert, autant qu’il se déroule un samedi. Chose peu habituelle, les trois noms étaient intéressants à des degrés divers. La seule fois que j’avais vu Father John Misty, il s’appelait encore J. Tillman, était barbu, assis seul à la guitare et assurait les premières parties des Fleet Foxes dont il était batteur. Après quelques bons albums profonds et austères, il a changé de nom, sortiun album et est parti en tournée avec 5 musiciens. Donc, la surprise est totale, parce que ces chansons très classiques mais pétries d’ironies sont servies avec beaucoup de verve, avec un déhanchement suggestif et un peu embarrassant. Il assure le spectacle en tous cas, et on passe un moment avec le sourire.
Le sourire est moins évident avec Dark Dark Dark. Articulées autour de la voix de la chanteuse, les morceaux sont plutôt intimes, et assez difficiles à cerner, ce qui fait que j’ai beaucoup écouté Who Needs Who sans qu’un avis ne puisse s’articuler. Le multi-instumentiste qui peut jouer de l’accordéon d’une main et de la trompette de l’autre et le batteur qui apporte beaucoup de variations subtiles sont indispensables sur scène. On a de vrais moments forts quand le tempo s’accélère, mais qui retombent un peu avec le rythme. Il suffit de se laisser aller, et cette soirée se prolonge agréablement.
Mais il faut être juste, c’est pour Shearwater qu’on est revenus. C’est la troisième fois de l’année (après la Rotonde et les Ardentes), mais on n’a même pas imaginé une seconde manquer ça. On sent tout de suite que quelque chose a changé pourtant, et c’est Jonathan Meiburg qui le confirme : il a attrapé froid. Après 198 concerts cette année et un musique qui n’épargne pas le vocaliste, ce n’est finalement pas étonnant. Il nous promet pourtant de ne pas se ménager. Et c’est exactement ce qui se passe, et on a pour une fois une meilleure interaction avec l’artiste. Il y aura bien quelques petits ratés (Animal Life, encore), mais après des tournées si longues, la force de frappe est impeccable. Et comme les albums se suivent dans l’excellence, ils n’ont que l’embarras du choix pour leur setlist. Comme toujours, ils donnent tout, renforcent les fins de morceau, soutiennent la toujours époustouflante performance vocale de Meiburg. Et quand vient le moment des rappels, Jonathan revient seul avec sa guitare, et s’enquiert des désirs du public. Et puis commence le déchirant Hail Mary tout seul comme un grand. Comme un tout grand. Oui, le reste du groupe pour l’épique The Snow Leopard et l’emblématique Rooks, et encore un autre, pour nous rassasier.
Une affiche consistante et un Shearwater aussi impeccable, il fallait être là à l’Orangerie pour un des secrets les plus étranges du rock, la confidentialité d’un groupe insurpassable de ce côté-ci de la stratosphère.
L’intégrale des images est ici : https://picasaweb.google.com/106469272975585107807/ShearwaterDarkDarkDarkFatherJohnMistyBota01122012
[Father John Misty]
[Father John Misty]
[Dark Dark Dark]
[Dark Dark Dark]
[Shearwater]
[Shearwater]
[Shearwater]
[Shearwater]
[Shearwater]
[Shearwater]