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Edible Woman - Nation

lundi 4 mars 2013, par marc

New-Wave de bastringue


Quand un groupe se présente à moi, il y a fort à parier qu’il vienne de l’ouest (Iles Britanniques ou Amérique) ou du nord (inépuisable vivier scandinave). Pourtant, de plus en plus, c’est du sud que viennent mes découvertes. C’est d’Italie qu’Edible Woman provient, mais comme presque toujours, l’origine est tout à fait anecdotique.

Ce qui est plus habituel pour ce site, ce sont les références à Joy Division ou Wire. Mais il faut préciser tout de suite qu’on est dans un genre bien moins brut et froid que les deux ancêtres. Ainsi, Safe and Sound et Psychic Surgery semble sorti du chaudron de la bande à Colin Newman. Il y a quelque chose dans la rythmique faussement placide, les cris étouffés, et puis ce sentiment de familiarité immédiat. Il y a aussi la manière de monter d’un demi-ton de façon imprévisible. Par exemple quand après un début sur un seul accord, Cancer éclate au beau milieu. Ils prennent leur temps pour avoir une prise, mais une fois qu’ils l’ont trouvée ils ne lâchent plus.

Voix très grave qui peut faire penser à Joy Division, ou, plus récemment et précisément, aux Crystal Stilts, dont on vous avait déjà dit du bien. Dans un genre moins fameux, j’ai aussi pensé à Film School, dont ce n’est pas l’attrait principal pourtant. Le dernier morceau propose plus de douceur, ce que la voix ne maitrise pas aussi bien.

Mais ç n’empêche pas d’apprécier cette Cold-wave de bastringue. A Hate Supreme a un clavier tellement mis à l’arrière-plan qu’on le prendrait pour une petite faute de mixage. Finalement, Edible Woman propose une forme de post-punk abrasive mais policée à la fois, comme une rage qui ne serait pas juvénile mais canalisée. Avec les groupes cités, vous aurez deviné qu’il est assez raccord avec les choses qu’on défend ici.

http://www.ediblewoman.it/

    Article Ecrit par marc

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