dimanche 19 mai 2013, par
Tel qu’en lui-même toujours il change
On dit parfois que le propre des artistes est d’aborder le même sujet de façon répétée et inlassable. Même si elle semble réductrice, cette considération colle tout à fait à Jean-Louis Murat. Parce que le début de l’écoute de ce Toboggan, on écoute du Murat pur jus, ce qu’on est venu chercher avant tout, avec les infimes nuances d’un album à l’autre qui passe les années sans coup férir.
Le charme Murat opère, comme toujours. Il y a toujours ces comptines hors d’âge (Le Chat Noir), avec des incrustations déformées un peu inquiétantes qui pourrait évoquer la ménagerie de Lisa Germano. On entend des chiens aussi. On le savait, l’inspiration de Murat est plus champêtre que citadine. Elle évoque plus les grands espaces, ceux où on peut même se perdre (Robinson). Chanteur maniant la langue avec amour, Murat est assez influencé par tous ces chanteurs américains, ces amateurs d’espaces sans fin. Même si la nature qui l’entoure et son rapport à l’homme est souvent au cœur de ses préoccupations, il ne faut pas le voir comme un chanteur régional.
Il semble garder quoiqu’il arrive une facilité à écrire et composer proprement soufflante, et il y a comme toujours de bien belles mélodies (Amour n’est Pas Querelle). J’imagine qu’il y a beaucoup d’effort pour avoir l’air aussi facile, mais c’est pour ça qu’on l’écoute album après album. Il a récemment dit en interview ‘Le sens, je m’en fous un peu’. Et on le croit parce que pour lui la musicalité prime. Ce n’est pas une façon de faire de la poésie pour la poésie, mais à l’instar d’autres (Bashung, ce genre), il y a de vraies fulgurances à la clé.
Comme il produit des albums à cadence régulière, puisque ce n’est plus effréné. On peut tenter de déterminer son humeur du moment. Donc, en ce début d’année 2013, il n’est pas très apaisé, un peu fatigué sans doute. Ou pas du tout, comme tend à le montrer ses longues tournées où il excelle. Ce garçon nous a déjà sorti un Suicidez-Vous Le Peuple Est Mort donc on ne va pas s’offusquer d’un J’Ai Tué Parce Que Je M’ennuyais
Pas de morceau plus rock sur ce Toboggan, plus mid-tempo. Par contre, cet album est accompagné de morceaux enregistrés en concert. Les morceaux live sont à la fois assez fidèles à ce qu’on entend en allant voir Jean-Louis en concert mais ne ressemblent pas du tout à ce qu’on a pu entendre récemment. Et ce n’est pas anodin, on ne doit pas le voir comme une manière de remplir l’album, mais sans doute comme une preuve de son éclectisme et de son ambivalence. Jean-Louis Murat est un artiste singulier, impossible de comparer à quoique soit d’autre que lui-même. C’est pour ça qu’on le suit album après album, et pourquoi notre fidélité est toujours récompensée.
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