jeudi 13 juin 2013, par
Un travers courant de la critique qui est assez compliqué à éviter est de se mettre à la place d’un groupe et de commenter les choix. Je sais aussi qu’on n’écoute pas un album comme on sélectionne un menu, prenant ce qui nous semble appétissant. Les artistes ont une vision et la mettent en musique, mais on ne peut s’empêcher d’insister sur ce qui nous plait particulièrement.
Tout d’abord, signalons que l’évolution de la formation est manifeste. Déjà entre la première fois qu’on les avait vus sur scène et l’EP d’il y a deux ans, ils avaient grandi de plusieurs tailles. Maintenant, ils tentent d’aller plus loin que leurs influences post-rock électronique du début pour s’imposer en format pop. Très bien.
On décèle d’ailleurs quelques très discrets sons de guitare issus du post-rock dès Dead Line qui a la bonne idée de resurgir pour montrer que le groupe a de la ressource. C’est en tous cas une bien belle façon de de commencer un album. D’ailleurs, cassons le suspense tout de suite, ce sont souvent les moments instrumentaux qui me plaisent le plus ici. Spiral marche mieux, et même s’il semble un peu lent de prime abord, cette fin instrumentale très dense a un vrai potentiel. Ils reviennent alors à la tendance pop du début du morceau et on se dit qu’on était bien, perchés là-haut.
Milopoy commence très bien, avec une niaque supérieure et c’est là que je les préfère. Ce morceau reste presque instrumental (aux chœurs près) et tient le bon bout du début à la fin. The Gold Rush contient aussi de très bons passages, et ils prouvent aussi sur le Homeland final qu’ils sont à même de façonner un hymne en bonne et due forme.
Quand ils se mesurent à la pure pop, ça donne Bottle, un peu le cul entre deux chaises, avec un son synthétique et une mélodie de style folk-pop alambiquée. Ces sons de synthés sont déjà utilisés pas loin de chez eux par les voisins de label Piano Club. Pour passer à la radio, il faut des voix, c’est certain, mais bon, je continue à penser que ce n’est pas toujours indispensable sur tout un album. Evidemment, la nonchalance de Seaside fait mouche (à vérifier ici. Bien sûr, cette voix n’est pas le maillon faible de l’ensemble et est juste, mais encore une fois, ce n’est pas là que leur singularité s’exprime le mieux.
Il y a donc à boire et à manger sur cet album. L’évolution de Pale Grey est manifeste, et la marge de progression est sans doute très importante. Ils sont en pleine évolution, tentant d’arriver à un format plus ‘chanson’ sans renier les ambiances qu’ils apprécient et qui leur vont très bien. C’est sans doute en gardant leur densité qu’ils nous promettent les meilleures choses. Attendons, Pale Grey n’est pas arrivé au bout de ses possibles.
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