lundi 30 septembre 2013, par
Salon de thé ténébreux
Le terrain de jeu de membres de Godspeed You ! Black Emperor (le percussionniste Bruce Cawdron) et Silver Mt Zion (la violoniste Rebecca Foon) paru sur Constellation est fatalement un projet qui retient notre attention. On se souviendra que ces défouloirs peuvent être déconcertants comme le projet Pas Chic Chic nous l’avait montré. Pas d’extravagance ici, puisque cet album est assez proche de ce qu’on s’attend à entendre.
Du violon donc, des percussions, des marimbas pour un résultat qui tend résolument vers l’orient. Au final, on se sent sur le chemin médian entre la noirceur absolue et dense de Godspeed et la musique de fond pour magasin bio. Comme si on en avait vraiment besoin, ils insèrent des interludes ambient entre les plages plus orientalisantes. C’est délicat de leur part mais on en a vu d’autres. Sauf que cette approche peut même réserver un certain ennui (Yavri Yavri). Mais la plupart du temps, ils se confinent à un registre plus léger, un violon très aérien sur un lit de percussions pour Lost River Blues I dont le second volet monte un peu en complexité.
Le niveau se hausse encore d’un cran avec Translator’s Clos I. Avec une rythmique plus marquée, c’est le croisement entre de la musique de salon de thé et les thèmes courts mais entêtants de Godspeed. Ce morceau s’assombrit comme un ciel d’orage et on sent que le désert va recevoir la pluie. La transition vers Translator’s Clos II introduit plein de percussions arabes et c’est toujours prenant.
La musique de Godspeed est passionnante parce qu’elle est intransigeante, gratifiante car exigeante, et d’une noirceur telle qu’on ne peut qu’être happés ou fuir. Celle-ci est moins vénéneuse, plus accessible aussi. Et au milieu d’exercices détendus, un peu d’intensité peut pointer le bout de son nez. Il faut donc prendre Esmerine pour ce qu’elle est, une formation plus réduite pour développer un aspect plus policé et relaxant de l’intrigante armada canadienne.
La musique, ce n’est pas seulement ce qu’on entend, c’est aussi ce que l’on projette. Fort de cet adage un peu ampoulé, on peut admettre que de la musique instrumentale puisse avoir un contenu politique. Et les Canadiens de Godspeed You ! Black Emperor en connaissent un rayon en la matière. Leur huitième album n’est pas tellement un cri de révolte ou un appel à la paix inenvisageable à l’heure (…)
Ce qui est rare est précieux. Et dans un contexte musical où le post-rock se raréfie, les plaisirs que confèrent une formation comme Mono ne sont pas reproductibes par d’autres genres et deviennent d’autant plus précieux. Mais cette rareté ne confère pas pour autant le statut de chef-d’œuvre au moindre album du genre, loin s’en faut même.
Une fois ces généralisations balancées, penchons-nous (…)
Si on avait croisé le chemin de Vincent Dupas quand il officiait en tant que My Name Is Nobody, on était passés à côté de ce projet qu’il partage avec Jean Baptiste Geoffroy et Jérôme Vassereau (ils sont aussi tous membres de Pneu). Le troisième album en onze sera donc l’occasion de faire la découverte.
On sent dès le début de We Grew Apart que le morceau ne restera pas aussi désolé et de (…)
l y a plusieurs expressions qui attirent immédiatement notre attention. Et big band n’en fait pas vraiment partie. Mais il faut reconnaitre que les effectifs pléthoriques sont aussi une belle façon de susciter l’ampleur. C’est précisément ce qui rend Oootoko immédiatement sympathique.
Impossible donc de valablement tenter le jeu des étiquettes. Même le terme générique de ’musique (…)
On a constaté récemment que le talent de Spencer Krug s’exprime le mieux dans deux pôles opposés. Le premier est plus sobre, en piano-voix souvent et dégage une émotion certaine. L’autre est plus épique et peut prendre des formes diverses, plus électriques et incandescentes avec Dan Boeckner au sein de Wolf Parade, plus synthétique quand Moonface rencontre les Finnois de Siinai. Ou alors plus (…)
Il y a sans doute une schizophrénie musicale chez Spencer Krug, et sa créativité peut prendre tellement de formes qu’on n’est jamais à l’abri d’une surprise. Donc, pendant les sessions de répétition de Wolf Parade, il a en un jour réenregistré en version piano-voix ls morceaux de son album [Twenty Twenty Twenty One]->2609] qui venait de sortir. Cette sortie qui précède de peu le retour de (…)
Kate Nash, Menomena, The Decemberists et maintenant Islands avant bientôt Bright Eyes, il faut se pincer pour ne pas se sentir quinze and en arrière. Mais bon, comme ce sont de bons souvenirs et que tout le monde est dans une forme créative manifeste, on ne va pas bouder son plaisir.
Dans le cas du groupe Canadien, ce n’est pas exactement un retour vu qu’ils sont dans une période plutôt (…)
Les carrières de Spencer Krug et Dan Boeckner n’en finissent plus de se croiser. Ainsi, après Wolf Parade (leur groupe commun), Handsome Furs, Divine Fits et Operators, le voici qui utilise également son nom pour la suite de sa carrière (solo). On a beau retrouver un univers musical très familier, ceci n’est pas exactement identique à ce qu’on lui connait déjà.
Il faut dire aussi que si (…)