lundi 11 novembre 2013, par
Faut-il allez voir ses idoles ? C’était la question d’hier soir et je ne pense pas pouvoir trancher encore.
Un mot sur la salle d’abord. Si vous suivez mes compte-rendus de temps en temps, vous vous êtes sans doute rendus compte que je ne fais que peu de ’gros’ concerts. D’ailleurs, ça fait 5 ans que je n’étais plus retourné à Forest National, l’ironie voulant que j’habite désormais le quartier. Donc, cette salle, c’est grand, très grand. Et la configuration assise m’avait réservé une place pas trop bien mise. Bon, on est là pour l"événement, et le public a un âge plus proche de celui du chanteur que du mien.
Le son proverbialement médiocre de cette salle n’était pas trop mauvais. Par contre, aucun écran géant quand on paye le prix d’une journée dans un gros festival, c’est une mesquinerie que je ne m’explique pas.
Passons donc aux choses sérieuses. A 20h précises (ce qui prolongera le ballet des lampes de poche pour placer les spectateurs négligents) on se rend compte que le bonhomme, là, c’est un des rares musiciens qu’on puisse soupçonner de génie véritable. Il commence par Things Have Changed, ce qui n’est pas un de ses morceaux marquants, et enchaîne avec She Belongs To Me. Quand son harmonica déchire la salle, le frisson est là. On en profite, on ne sait pas encore que ce sera le seul.
C’est un peu ma faute, aussi. J’ai beau avoir tenté de ne pas fonder trop d’espoir, ne pas espérer une setlist sous forme de best-of, rien à faire, voir celui que j’écoute tant depuis 25 ans, ça alimente au moins inconsciemment l’attente. Le voir puiser principalement dans ses derniers albums est fatalement moins enthousiasmant. Certes, ces albums sont intéressants, le maintenant dans un statut bien supérieur à celui d’idole du passé, mais si ces productions sont agréables, elles ne sont en aucun cas aussi marquantes que ce qu’il a pu faire avant. On peut comprendre aussi qu’après plus de 50 ans de carrière et un goût certain pour la liberté, ils se garde le droit de choisir ce qu’il chante. Et c’est son droit le plus strict. Et puis ses live incendiaires (type Before de Flood) ont près de 40 ans, ça compte aussi...
Mais quand on reconnait un morceau, le plaisir est un peu gâché par un chant indistinct. Certes, on n’attend pas de performances vocales de sa part, mais mêmes ces paroles qu’on connait et apprécie tant (Lovesick, Tangled Up In Blue, Simple Twist Of Fate) sont méconnaissables. Le groupe de 5 musiciens est très à l’aise, assure sans forcer, mais l’enchainement de morceaux non marquants lasse. Il y aura un entracte après une petite heure, ce qui peut sembler incongru à part pour la recette du bar.
Les deux rappels seront des morceaux de légende. All Along The Watchtower et Blowin’ In The Wind. Mais là encore, le frisson ne vient pas. Bon, j’ai un peu honte de le dire, mais je me suis légèrement ennuyé au concert d’un artiste que j’apprécie au-delà de tout. C’est la vie. Il reste son incomparable discographie, sa personnalité hors norme, et c’est déjà plus qu’énorme.
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