samedi 28 décembre 2013, par
Quand on est artiste, j’imagine qu’il est tentant d’aller voir de l’autre côté, de se frotter aux limites de son medium. C’est pratiquement le cas de tous les chanteurs français qui laissent souvent passer quelques années entre les albums pour se consacrer qui à une lecture musicale, qui à un projet de musique pour enfants. Il a fallu attendre que passent les spectacles Memory et Léonard a une sensibilité de gauche pour enfin trouver un successeur au Quinze Chansons de bonne facture qui date tout de même de 2008.
Il y a beaucoup de musique chez Vincent Delerm, pourtant on ne peut s’empêcher que son regard est avant tout cinématographique. Parce que ses chansons sont toujours très évocatrices, et puis on le place plus facilement dans le sillage d’une certaine tendance verbeuse du cinéma hexagonal. Il peut d’ailleurs au sein de cet album utiliser la même mélodie dans des variations. Mais Les Amants Parallèles n’est pas la BO d’un film à faire, mais un album qui a une trame. Qui n’est d’ailleurs pas purement narrative. On est par exemple loin de l’approche plus frontale et naturalise de Florent Marchet avec Arnaud Cathrine.
Parce que le ton de Vincent Delerm devient de plus en plus nostalgique. Après la déprime tenace des Piqûres d’Araignée, cet album est plus imprégné d’une mélancolie intense. Ce qui peut aussi nous valoir des moments magnifiques. Ils avaient fait les valises dans la nuit est en tout cas un fameux challenger à Châtenay-Malabry pour le titre de sa chanson au bourdon le plus intense.
Certes, il y a un fil, un couple qu’on suit de loin en loin sur une période d’une dizaine d’années, mais ce n’est pas un album concept. Ou alors un concept plus lâche qui lui permettrait de faire ses petites vignettes très référencées qui peuvent au choix se situer loin de son univers avec le peu passionnant Super Bowl ou plus près quand il réveille des références mancuniennes sur Hacienda.
Quand il parle, c’est tellement mieux que quand il s’imaginait chanteur sur les Piqûres d’Araignée. La voix féminine est aussi bien exploitée, et a tout le recul nécessaire. Les textes restent sobres et vivants, avec ce qu’il faut d’ironie pour tacler d’emblée toute velléité de pathos. Cette émotion vient plutôt d’un piano toujours très inspiré et des superbes mélodies qui en découlent. (Robes, Et La Fois Où tu As).
Ces Amants Parallèles présentent un côté de Vincent Delerm un peu différent, plus compact, émouvant, moins badin. Son style s’était d’emblée affirmé, mais on constate avec plaisir qu’il se raffine encore. Il ne se transforme pas vraiment mais montre qu’à l’intérieur de son monde, il y a encore plein de choses à découvrir.
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