Accueil > Critiques > 2014

Fanfarlo - Let’s Go Extinct

jeudi 6 mars 2014, par Marc


Fanfarlo nous avait sorti il y a deux ans un album qu’on n’avait pas vu venir. Après un premier essai qui était quand même dans l’ombre encombrante d’Arcade Fire, ils avaient mis le cap sur un son plus lisse et rond, un peu marqué eighties qui leur allait ma foi fort bien.

Ce qu’on nous avait laissé espérer, c’est une synthèse des deux premiers. Ils gardent leur ampleur, la variété des instruments bien intégrés, et un rythme élevé pour que tout reste en place du début à la fin mais ne comptez pas pour autant retrouver l’insouciance folk du premier album. Il y a cependant toujours une touche de mélancolie qui les rend attachants mais ils ont abandonné le créneau de l’émotion pure, celle qu’on pouvait retrouver au détour du tellement fort Luna.

Le premier morceau est mélodique en diable, on les retrouve donc en forme jusqu’à la jolie et charmante balade finale. Entre les deux, Painting With Life ne parait pas plus passionnant que ça de prime abord et puis paf, ils plantent l’accélération qu’il faut, et l’abrègent presqu’aussitôt. Les voix mixtes dédoublées de The Grey and Gold rappellent les grandes heures de musique d’autoroute (Fleetwood Mac, ce genre, mais sachez que ce n’est pas une étiquette dépréciative), et on remonte le temps vers les sautillantes eighties avec Landlocked.

Etrange, cet album ressemble furieusement au second mais m’a fait le même effet que le premier. Comme Fanfarlo reste un peu maniéré, on doit prendre leurs albums morceau par morceau et se faire son propre avis. Comme Efterklang et d’autres cependant, ils semblent avoir trouvé leur style et cet album qui laisse peu de marge à la critique descriptive encaisse les hautes rotations sans coup férir.

http://fanfarlo.com/

    Article Ecrit par Marc

Répondre à cet article

3 Messages

  • H-Burns - Sunset Park

    La découverte d’un artiste qui nous plait s’accompagne toujours d’un sentiment de plaisir souvent teinté d’une pointe de mélancolie. Combien y en a-t-il d’autres, de pépites cachées ? On ne pourra pas répondre de façon définitive bien évidemment, on va se contenter de partager le coin à champignons qui d’ailleurs a été débusqué comme souvent par Laurent. Il aura fallu seize ans de carrière tout de même pour (...)

  • Modus Pitch - Polyism

    Quand on découvre un artiste, il est bon d’avoir quelques références. Ici, des collaborations avec Get Well Soon ou Modeselektor, une participation au formidable projet White Wine de Joe Haege et surtout la présence de P.A Hülsenbeck (remarquable artiste en solo ou avec Jüngstotter) viennent à la fois rassurer et attiser l’attente.
    Avec un pied définitivement dans le jazz (cinématique Drive) et (...)

  • Bazooka - Κάπου Αλλού (Kapou Allou)

    Non, la source d’artistes grecs ne s’est pas tarie, elle a même l’air de reprendre. On l’avoue, l’envie de s’enquiller un album en Grec n’est pas la proposition la plus sexy sur le papier. Si vous avez ce genre de réticence, sachez que vous pouvez l’oublier, elle disparaitra sans doute après quelques secondes.
    Bazooka pratique donc sa langue, mais pour être complètement honnêtes, c’est carrément (...)

  • Equipe de Foot - Géranium

    Quinze ans après Myspace, la tradition du nom de groupe étrange survit. Mais ce n’est pas le seul anachronisme ici. Le style pratiqué nous renvoie en effet plein d’années en arrière, au temps des nineties. Mais si beaucoup des formations qui font revivre ce temps-là penchent du côté alternatif de la force (The Poison Arrows, Beingmoved, Daydream Three), le duo bordelais privilégie une musique plus pop (...)