vendredi 3 octobre 2014, par
Simon Dalmais est le frère d’une certaine Camille Dalmais, mieux connue sous le nom de ‘cette dingue de chanteuse Camille’. Mais à part quelques collaborations avec sa sœur, la fraternité est ici plutôt anecdotique puisqu’il est compliqué de faire plus éloigné que ces deux univers musicaux.
En effet, Simon Dalmais aime la musique sage. Mais pas sans panache. Tiny donne le ton, léger mais pas évanescent, pour présenter une pop classieuse et majoritairement en anglais. Et très anglaise puisque c’est clairement de l’autre côté de la Manche que le Français va puiser son inspiration et ses références. On pense par exemple à Neil Hannon (Divine Comedy) quand il sort un peu de violon sur The Longest Night. Et puis s’il chante occasionnellement en français, c’est sans doute la langue de là-bas qui sied le mieux à sa musique.
Pourtant il y a quelque chose de fondamentalement français dans cette façon d’aborder la musique qui tend occasionnellement vers les ‘lounge’ d’hôtels. Ils sont en effet nombreux dans l’hexagone à avouer un amour immodéré pour cette distinction-là et une façon de bien faire les choses qui remonte aux années ’70. Il n’y a qu’à voir la fascination qu’exerce encore un Jean-Claude Vannier (le formidable arrangeur des grands Gainsbourg) sur des auteurs aussi variés d’Arnaud Fleurent-Didier, Biolay ou Delerm. Simon Dalmais s’éloignant plus nettement de l’aspect ‘chanson’.
Je ne vous cacherai pas que des noms comme Demy ou Legrand me donnent des envies de boire de l’acide. Pourtant, à chaque fois, me replonger dans cet album m’est apparu comme une pause bienvenue, comme une bulle d’insouciance dans la lourdeur. Surtout que Dalmais est moins moite et kitsch que Sébastien Tellier avec qui il a collaboré.
Il n’hésite pas à se lancer dans un court morceau plus brouillardeux de temps à autre (Kamakura) qui sert d’introduction à un bien réussi Along With My Son. Et puis les instrumentaux ne sont pas rares non plus.
Très légère, évanescente, cette musique se joue sans doute en smoking blanc sur un grand piano dans une station balnéaire en toute fin de saison. C’est une évocation tout à fait inévitable pour moi. ‘Elégant’ est sans doute le qualificatif qui convient le mieux à cet album assez intemporel, souvent sur le fil entre classe et un kitsch qui est chaque fois évité de justesse.
‘Faute avouée est à moitié pardonnée’. C’est sans doute cet adage que Pierre Lapointe a eu en tête au moment de nommer cet album. Parce que oui, c’est plus démodé que jamais.. Pas hors du temps, pas hors-mode, non, c’est empreint d’une nostalgie d’une ancienne façon de faire de la chanson française, comme si rien ne s’était passé depuis Charles Aznavour. ’Démodé’ est en l’espèce un euphémisme (…)
Après un EP prometteuret un album remarqué, Muet prend l’air. Comme Kwoonou Andrew Bird, ils ont choisi de sortir du studio pour enregistrer un nouvel EP. Pas de révolution en vue pour Colin Vincent (Volin) et Maxime Rouayroux, le spectre de Thom Yorke plane toujours sur cette formation. Il y a des comparaisons plus infâmantes convenons-en. Le chant particulier et les sons travaillés (…)
Clara Luciani fait de la variété. C’est une simple assertion qu’il est nécessaire de rappeler. Parce qu’on parle d’un des cadors du genre, voire de la reine incontestée en francophonie. C’est le prisme au travers duquel il conviendra d’apprécier son troisième album. Si son passé en tant que membre de La Femme ou son premier album solo la destinaient à une chanson française plus indé, elle a (…)
Si on ne craignait pas autant les poncifs, on parlerait de ‘belle proposition de chanson française’ pour le sextette emmené par Roxane Terramorsi et Nicolas Gardel. Et on serait un peu convenus, certes, mais aussi dans le vrai. Parce que ce qu’on entend sur ce premier album, on ne l’a entendu comme ça chez personne d’autre.
Ou alors pas en francophonie (il y a des morceaux en anglais ici (…)