lundi 17 novembre 2014, par
Einar Stray tout seul, sans Orchestra, on avait déjà beaucoup aimé ça. Chiaroscuro était plus qu’une promesse de la part d’un jeune Norvégien qu’on devine bourré de talent. Il revient accompagné d’un orchestra et le résultat est l’opposé de ce qu’on pourrait attendre d’une telle adjonction.
Je m’explique. Le premier album avait indéniablement séduit, Teppet Faller s’est depuis imposé dans nos oreilles de très nombreuses fois, mais il y avait un goût de l’hyperbole qui pourrait faire craindre qu’il ait tenté d’ajouter une couche ou l’autre. Et c’est tout le contraire qui se passe, puisqu’ils arrivent à capturer leur emphase dans un format plus compact sans perdre de verve.
Il ne faudra pas attendre longtemps pour se laisser convaincre. Honey se présente d’emblée et on pense d’abord aux morceaux ambitieux de Villagers et puis non, on sent assez vite qu’on est bien au-delà de ça. Cette poussée est vraiment puissante, maitrisée et propose d’emblée un des meilleurs moments musicaux récents. Mais que cette fin est prenante. La plage titulaire avait déjà été dévoilée il y a quelques mois et c’était tout bonnement soufflant. Ca le reste logiquement. On retrouve tout l’allant de ce morceau, sa concision qui fait mouche. Même si on n’a rien contre la musique qui prend son temps, l’attention est ici captée et jamais lâchée.
Le surprenant côté up-tempo presque généralisé aide aussi. L’entrain communicatif Montreal pourrait être l’œuvre d’un groupe canadien. Le Stars qu’on a aimé par exemple. L’engagé a-capella For The Country apparaît donc comme une curiosité, comme un trou normand an milieu de l’album. Mais ils ne se pressent pas de peur que tout flanche pour autant. Aleksander est d’une langueur à laquelle il est compliqué de résister.
On a parlé de ceux qui arrivent à injecter l’intensité des meilleurs instrumentaux dans leur musique, c’est exactement ça qu’on a ici et qu’on apprécie toujours. Maintenant que Sufjan Stevens (influence assumée tout comme Godspeed, c’est logique) est passé du côté portnawak de la force, on est contents de retrouver quelques artistes de talent capables d’encapsuler autant d’intensité dans un format compact. Alors, un concert, bien vite ? Les échos scéniques sont en tous cas très prometteurs. En attendant, l’entrain communicatif et subtil d’Einar Stray est une des jolies confirmations du moment.
http://sinnbus.bandcamp.com/album/politricks
Si cet album d’Inutili a le même nom qu’un increvable classique de John Coltrane, il est cependant bien moins jazz que New Sex Society qui nous avait plu en 2019. Ce que la formation italienne garde par contre, c’est le goût des morceaux en perpétuelle évolution. Comme chez beaucoup de formations, le confinement a rallumé le désir de jouer ensemble et ce plaisir est manifeste ici.
Après une (...)
Les choses sont sans doute un peu plus simples depuis que Spencer Krug officie sous son nom propre mais ce n’est pas ça qui a ralenti sa légendaire productivité. Pour jeter un peu de confusion tout de même, il reprend la route avec Sunset Rubdown...
La transition de Moonface à Spencer Krug s’est faite en même temps que son apparition sur Patreon. En gros, c’était le versant plus personnel, distillé (...)
La batterie est un instrument créatif, ce n’est pas une découverte pour vous. Mais au-delà des batteurs qui prennent des sentiers de traverse comme Philip Selway de Radiohead, Father John Misty qui a commencé comme batteur de Fleet Foxes ou Tyler Ramsay de Band of Horses, il y a ceux qui mettent leur instrument au cœur du projet comme Anthony Laguerre dont on vous reparle prochainement. Et puis il (...)
Rien n’est important/J’écris des chansons/Comme on purgerait/Des vipères
Jean-Louis Murat survit grâce à ses chefs-d’œuvre et cette citation est venue assez naturellement à l’écoute du second album de Feldup. Celui qui s’appelle Félix Dupuis sur sa carte d’étudiant et nous avait séduits avec A Thousand Doors, Just One Key en 2020 (déjà chez les indispensables Talitres) nous revient dans une disposition bien (...)