mercredi 4 mars 2015, par
En cette époque de pléthore d’artistes, il est de moins en moins rare que les artistes fassent appel à leur public pour financer leur album. C’est donc grâce à la plateforme Kiss Kiss Bank Bank que ces Matins Blancs ont pu voir le jour. Et en tant que souscripteur, c’est aussi un plaisir de voir une œuvre prendre forme, même de loin et de voir la confirmation que Rouge Fer aura un successeur.
Et on peut dire que ce quatrième album marque un retour en forme, à la pêche des deux premiers. Exit donc les tentations anglo-saxonnes et on ne les regrettera pas. Surtout qu’à la place, il y a des apports de premier plan. Parlons donc tout de suite de ceux qui ont prêté leur plume à Joseph. Il y a Lescop qui signe un Marie qui s’approche très fort du style de la maison. On savait aussi qu’il avait une bonne relation avec Miossec qui venait beugler La vie est une putain sur le toujours très recommandé premier album et avec qui il était parti en tournée.
Pas moyen d’hésiter, La Nuit Je t’Aime Quand Même est un texte qui ne peut être que du pur Miossec (pensez à une chanson comme Montparnasse) et on constate que leurs genres s’accordent bien. C’est carrément Dominique A qui est en partie derrière Tremble et c’est un des morceaux les plus solides de cet album, augmentant s’il était besoin l’impatience d’entendre Eléor, futur prometteur album du natif de Provins.
On le voit, il y a de l’adoubement dans l’air, surtout qu’on retrouve aussi l’équipe qui a accompagné Daho ou Bashung à la manœuvre. D’ailleurs, le morceau Surexposé est étonnant de ressemblance avec ce que fait Daho. C’est tout pour les comparaisons et rapprochements. Parce que sur cet album, il y a surtout beaucoup de Joseph d’Anvers, jusqu’au bout de mélodies bien réussies (Sally, Avant Les Adieux).
On retrouve des morceaux soyeux, directs mais toujours empreints d’une certaine élégance. La finition de cet album est d’ailleurs exemplaire, entre les apports de cordes (Petite, Les Amours Clandestines), le roulement qu’il faut pour appuyer Tremble, voire les deux pour Chaque Nuit en Son Temps. On en vient presque à regretter qu’il ne lâche les chevaux que sur la fin des Jours Incandescents tant ce passage est intense. A l’opposé, il prouve qu’il n’a pas besoin de grand’chose pour donner toute sa teneur à La Nuit à Présent.
Les Matins Blancs est un titre judicieux pour cet album qui parle beaucoup de passé, d’histoires qui se terminent dans le calme et la relative hébétude du petit matin. Ces questions qui n’appellent pas forcément de réponses tant le cheminement prime la résolution. Cet album se profile donc comme une porte d’entrée toute trouvée pour tout qui désire découvrir un chanteur important de la scène française.
On avait déjà confessé un goût prononcé pour ceux qui abordent la chanson française avec des envies résolument indé. Dans ce contingent, Volin nous avait beaucoup plu et on retrouve son leader Colin Vincent avec plaisir sur ce nouveau projet. Si on retrouve la même propension à garder des textes en français sur des musiques plus aventureuses, le style a un peu changé.
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