jeudi 26 mars 2015, par
Si le nom de Will Butler vous semble familier, si son visage vous évoque quelque chose mais quoi ? c’est un peu normal. Frère de Win Butler, frontman d’Arcade Fire dont il est aussi un des membres fondateurs, c’est lui l’excité qui mettait de l’animation sur scène. Je vous parle d’un temps où les membres du groupe de Montréal jouaient des percussions sur des casques de moto placés sur la tête des musiciens, grimpaient dans les échafaudages et terminaient le concert en rue après avoir traversé la salle. C’était il y a dix ans, déjà…
Si vous êtes nostalgiques des hymnes beuglés du groupe, souvent imités mais jamais égalés, vous risquez d’être déçus. Par contre, si le son moins léché et bigger-than-life que l’actuelle production d’un groupe qui siège au firmament des groupes de stades vous manque, vous pourrez trouver votre bonheur ici.
Si Policy est le premier album solo de Will Butler, ce n’est pas sa première escapade puisqu’on lui doit déjà (en collaboration avec Owen Pallett) la musique du film Her de Spike Jonze, avec une nomination aux Oscars au passage. Après Richard Reed Parry (Bell Orchestre, The National) et Sarah Neufeld, les membres d’Arcade Fire sont visiblement enclins à aussi exprimer leur talent ailleurs.
Puisque le pédigrée du musicien est ce qui nous a signalé cet album, il est logique de rechercher ces ressemblances. Et elles ne sont pas toujours faciles à déceler dans ce court album qui présente une belle variété. Et puis la voix n’est pas la même que celle du frérot. Enfin, quand elle pousse sur What I Want c’est tout de suite plus proche. Sur ce morceau rentre-dedans et au propos ironiques, la voix monte naturellement dans les aigus quand elle pousse, phénomène plus connu sous le nom de Syndrôme Gérard Jugnot).
Il y a donc quelques moments plus francs et directs (Take My Side, Witness), comme il y en avait sur The Suburbs. Le son plus brut les rendant plus mordantes. C’est aussi manifeste sur Something’s Coming, qui se présente comme une version pas du tout proprette de certains The Rapture, la voix et les chœurs rendant l’allusion encore plus manifeste.
Il y a aussi un brin d’électronique sur Anna, plus proche de ce qu’on a entendu chez Divine Fits et quelques titres plus introspectifs mais pas vraiment portés sur l’épanchement. Finished What I Started et Sing To Me sont des moments d’accalmie mais ne veulent pas vous arracher le cœur.
Il faut être honnêtes, sans connaitre les occupations de Will Butler, il est probable qu’on ne se soit jamais penchés sur son cas. Et on serait passés à côté d’un album qui dégage l’énergie brute des premiers Arcade Fire sans leur ressembler et sans la pompe, et qui suscite ce que l’impressionnant supergroupe de Montréal ne provoque plus vraiment : la sympathie.
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