mercredi 29 juillet 2015, par
On n’était pas venus pour elle, d’ailleurs on n’en avait jamais entendu parler mais on n’a retenu qu’elle. Alina Orlova, c’est l’histoire d’un choc, d’une découverte, d’un coup de cœur inattendu un soir de concert où on s’était déplacés pour Agnès Obel qui du coup nous apparait comme moins passionnante.
Sur cette lancée, on avait découvert son album Mutaborqui arrivait à étoffer la formule piano/voix du concert. L’attention se diluait aussi parfois mais on a eu la confirmation du talent de la jeune Alina à travers quelques morceaux qui nous hantent encore. A ce niveau d’évocation et d’émotion, la barrière de la langue (elle s’exprime principalement dans sa langue natale) s’estompe complétement.
La surprise sur ce troisième album, c’est surtout le son. Dès Sailor qui semble bien marqué par les années ’80, la voix ne tient pas toujours les avant-postes, les passages instrumentaux pouvant aussi apporter leur lot d’intensité. Les sons de synthé ne sont pas nécessairement modernes sur Day mais il en faut plus pour plomber le morceau. Et si on ferme les yeux sur la reverb trop appuyée de la guitare de Sapnai, on se dit que ce morceau n’en sort pas nécessairement grandi. Le plus déroutant est sans doute Good Night qui semble singer le premier Depeche Mode sorti 7 ans avant sa naissance. Dans un monde idéal, un producteur mieux au fait de ce qui se fait de bien devrait discerner le potentiel de cet album et lui donner des atours que la voix mériterait. Tant qu’il y est, il y a déjà un beau contingent de perles sur l’album précédent dont il pourrait s’occuper aussi. On fait passer le mot ?
Parce que comme sur Mutabor, il y a de nombreuses raisons de succomber. Parce que soudain, Utrom surgit sur votre route et là, gare à vos petits sentiments. Ce morceau n’est pas trop différent du reste, juste un peu plus prenant, plus joli et en devient magnifique. Drift nous rappelle qu’à cette altitude-là, on ne croise guère que des specimens comme Soap & Skin. Et puis sur la longueur, cet album ne nous laisse pas décrocher, alternant avec bonheur hauts faits et morceaux tout simplement délicats (Spinduleis).
Une des très grandes voix de notre époque est une perle cachée en Lituanie. Même s’il est tout à fait possible de se procurer cet album, il ne semble pas inutile d’appuyer cette sortie qui vient confirmer qu’Alina Orlova est un talent brut qu’il faut suivre. Le jour où elle rencontre un bon producteur pour donner à cette voix exceptionnelle et à ses morceaux la patine des bonnes choses actuelles, elle explosera enfin. En attendant, 88 est son album et l’année de naissance d’une artiste désormais indispensable.
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