jeudi 5 novembre 2015, par
On ne peut pas dire que les artistes vus récemment soient tous des nouvelles têtes, des découvertes récentes. Mais il faut comprendre que quand celui qui sort un des meilleurs albums de l’année passe dans une de mes salles préférées, il est impossible de négliger l’événement.
Les tribulations de la vraie vie ne m’ont pas permis de voir le début du set de Jennifer Castle. Vu l’assistance, je n’étais pas le seul dans le cas. Toute seule avec une guitare électrique au son clair, elle impose en tout cas le silence. La voix est belle (pensez à une Marissa Nadler moins éthérée) mais les mélodies semblent complexes. Il faudra donc un petit coup de pouce pour entrer dans son univers. Il viendra d’un morceau a cappella suivi d’une chanson de marin plus fluide pour qu’on soit complètement en phase avec elle, ce qu’elle entérinera d’une rare reprise de Dylan (Walking Down The Line) . Une chouette découverte venue de Toronto. Le réservoir de chanteuses folk nord-Américain semble bien inépuisable.
La seconde fois qu’on a l’occasion de voir Destroyer, on sait ce qu’on peut en attendre. Et la barre est placée logiquement fort haut sur base d’une prestation dans cette salle et d’un album dont on n’a pas encore fait le tour.
En venant voir Dan Bejar, on sait qu’on n’est pas là pour partager de l’anecdote, pour établir une connivence avec le public. Ni danser d’ailleurs (ce n’est pas le Ballet Bejar). Non, on est là pour voir un des artistes les plus singuliers chanter à sa manière très rentrée des textes volontiers cryptiques et référencés, secondé par sept musiciens vraiment affûtés. Pourtant, ça part en demi-teinte avec le plus lent au démarrage Bangkok. On les sent piaffer, mais le clavier est récalcitrant et retarde la mise à feu. Pas grave, elle ne va pas tarder. Via Forces From Above tout d’abord puis le génial Savage Night at the Opera. Il se démarquait de son album précédent qui m’avait paru un peu froid (il faudrait que je le retente) mais prend encore une autre dimension en concert. La densité du groupe est assez rare et le final est vraiment captivant.
Comme Poison Season est excellent, on ne se plaindra pas qu’il constitue la presque totalité du répertoire du soir. On a senti tout de suite le potentiel de Solace’s Bride ou du presque funk Midnight Meets The Rain. Peut-être est-ce un effet de l’âge, mais j’accorde de plus en plus d’importance à la compétence et ce groupe-là peut vraiment tutoyer les sommets. Dan Bejar s’efface donc parfois, s’accroupissant pendant le déchainement des chorus. C’est d’autant plus remarquable qu’il peut être tout-à-fait poignant seul à la guitare (la preuve au Massey Hall par exemple). Le rappel sera bien court, avec le toujours épatant Rubies.
Sans doute que le style ou les envies de Dan Bejar évolueront mais avec sa configuration actuelle, il semble avoir trouvé la formule qui donne le meilleur écrin à son talent d’écriture.
L’intégralité des photos est ici
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