vendredi 15 janvier 2016, par
Non, je ne tiens pas ce genre de compte, mais il me semble tout de même n’avoir parlé de groupe grec ici. Les contextes économico-sociaux des pays influencent de moins en moins le contenu des albums, et chaque culture y fait face de façon différente. Ce qui est sorti de Manchester ou Charleroi n’est pas exactement identique par exemple. Rien de bien folklorique dans le cas qui nous occupe, vu que Mechanimal pratique une musique synthétique aux goûts un peu industriels. Pas besoin de tomber dans la dystopie pour la Grèce de 2015, le contexte se suffit à lui-même.
D’après les informations glanées ça et là, Mechanimal pratiquait une musique sombre et industrielle et a changé sensiblement de cap suite à l’embauche de la chanteuse Eleni Tzavara. Cette origine plus brute a laissé quelques traces pour le meilleur, parce que le son reste assez abrasif par moment, et les laisse assez éloignés au final de ceux qui abordent le versant pop de la musique à synthétiseurs comme Chvrches. La voix a une gamme moins étendue ici, mais cadre spécialement bien avec ces morceaux, et si elle semble parfois à sa limite, ça ajoute une petite touche brute à Repetition.
On peut le dire, Sunlight lorgne donc plus du côté de Ladytron (tout comme Radio On) que d’Einztürzende Neubauten. D’ailleurs, ce premier monte déjà par étages, la guitare apportant une grande contribution à la densité de l’ensemble. Ces couches d’ailleurs montrent une belle maitrise et ne les laisse jamais dévier vers le simplisme. D’accord, les ingrédients sont connus, voix féminine qui parfois déclament, guitare en brouillard ou plus tranchantes, on n’est pas loin d’une dream-pop saignante et aérienne à la fois (Search The Woods), parfois légèrement vénéneuse (Illuminations), ou synth-pop sombre. Ils font aussi appel à un battement bienvenu, faisant de Thistlemilk un grand morceau tout simplement.
Cependant ; ce ne sont pas les instrumentaux qui détonnent. Ils sont en effet encore plus musclés. Sawdust et Ferrum maintiennent bien le cap d’une transe sombre. Parce que l’équilibre trouvé ici est bien intéressant et dévoile ses charmes au fur et à mesure des écoutes. Ce Delta Pi Delta (ils ont évidemment le droit d’utiliser des lettres grecques sans se voir taxer de snobisme) est donc un album qui montre une belle maîtrise, un virage réussi vers une intensité plus accessible. Allez, 2016 ne part pas si mal que ça…
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