lundi 15 février 2016, par
Avec une précision quasi métronomique, Shearwater revient dans notre capitale toutes les années paires. Et ne ratant jamais ça depuis 2006, on est donc allés célébrer la Saint-Valentin avec la nouvelle bande à Meiburg.
Les premières parties de Shearwater ont toujours été assez hétérogènes. Après avoir embarqué Jesca Hoop dans la tournée précédente, c’est le duo Cross Record qui assure le démarrage. On s’était penchés sur cet album bien côté, et on avait eu raison. On reviendra sur ce Wabi-Sabi parce que ça pourrait vous plaire. Sur scène, le couple semble dans sa bulle, uniquement concentré sur sa musique plutôt minimaliste qui a tôt fait de nous hypnotiser (enfin, c’est ce qu’ils constatent). On retrouve un côté sombre qui contraste avec le timbre boudeur de la chanteuse. Penser au chaînon manquant entre le spleen de Hope Sandoval et la sécheresse des premiers PJ Harvey. Assez dans le ton de la tête d’affiche pour l’emploi et le son des guitares. Ce qui nous vaut un moment étrange, le groupe disant au revoir mais restant sur scène dans le noir le temps de démonter et d’accorder la guitare pour le groupe suivant. Donc oui, c’est donc fini après une demi-heure.
On vous a longuement parlé de Jet Plane and Oxbow et les concerts qui suivent sa sortie en sont le prolongement logique. Comme souvent, à chaque tournée son lineup et à part évidemment Jonathan Meiburg, il ne reste que le fidèle Lucas Oswald à la guitare. Les trois autres sont de nouveaux venus, et leur présence a une influence sur le son.
C’est muni d’une inutile mitaine lumineuse que Jonathan Meiburg prend possession de la scène, pour une entrée en matière puissante. Primes comme sur l’album puis le long et plus hypnotique Filaments qui est meilleur que sur l’album, où sa longueur le dessert. Shearwater assume donc son virage qui privilégie l’efficacité à une certaine subtilité qu’on a toujours apprécié chez eux. Comme une claviériste à plein temps assure les claviers, Jonathan peut se consacrer à la guitare, parfois jouée à même la pédale. Les passages bruitistes étant exécutés à l’identique. La section rythmique a aussi bien changé depuis Rook avec un batteur très très carré et une bassiste très discrète qui joue sur une fretless. L’effet est évidemment très différent de ce que produisaient Thor Harris (maintenant avec les Swans) ou Danny Reisch.
Une introduction à la basse nous laisse perplexes. S’agit-il de Billie Jean ? Non, on reconnait l’arpège de guitare de Rooks qui est livrée dans une nouvelle version qui nous apprend sans doute à quoi elle aurait ressemblé sur le dernier album (et c’est plutôt bien). Mais ce sera la seule relecture, les rares morceaux non issus de la dernière sortie étant joués à l’identique. On n’aura en effet droit qu’aux seuls You As You Were et 74-75. Pourquoi pas en effet, il y a de bien belles choses qui claquent, comme ce puissant Pale Kings qui semble le morceau que U2 n’écrira jamais, Quiet Americans ou un Long Time Away qui passe mieux en live. Mais bon, le caractère épique est maintenant logé dans des digressions sur Stray Light at Clouds Hill.
On avait entendu parler du projet du groupe de reprendre Lodger de David Bowie dans son intégralité. Le décès du chanteur les ayant fait douter de la pertinence de l’idée, ils y sont pourtant revenus. On n’aura pas droit à tout l’album, certes, mais à deux relectures inspirées de DJ et Look Back In Anger. Ils semblent beaucoup s’amuser en tous cas.
Ils reviendront encore, le temps d’un I Was A Cloud impeccable d’émotion retenue, comme un rappel de ce que ce groupe n’est plus, une trace d’avant pas encore balayée par la puissance de feu d’un album qui ne fait plus la part belle à l’émotion et à l’amour. Mais c’était une puissante Saint-Valentin.
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