mercredi 9 mars 2016, par
On évoquait récemment la propension de membres de certains groupes à œuvrer en solo ou dans de nombreuses collaborations et le cas d’Arcade Fire est un des plus emblématiques du phénomène. Avec les escapades solo de Richard Reed Parry, Win Buttler l’an passé, celle de Jeremy Gara qui arrive, voici le second album solo de la violoniste Sarah Neufeld. Celle qui officie aux côtés du plus versatile Owen Pallett présente en effet chez Constellation le successeur du très nu Hero Brother sorti il y a déjà deux ans et demi.
De cet album, on avait surtout retenu la plage titulaire, notamment parce que c’était la seule qui présentait une pulsation qui tranchait sur l’aridité du reste. On est donc agréablement surpris d’entendre d’emblée la présence de Jeremy Gara (batteur d’Arcade Fire donc) pour une plage titulaire au souffle gros comme ça. Il surpasse ce qu’on a pu entendre chez Bell Orchestre (dont Neufeld est membre) et se place d’emblée dans dans le sillage de belles choses comme Esmerine, formation du même label Constellation et à laquelle Sarah a autrefois prêté son archet.
Une fois passé son morceau de bravoure, cet album ne s’essouffle pas pour autant. Certes, il reste des morceaux plus rêches, uniquement peuplé de son violon au son clairement identifiable (Where The Light Comes In) mais même quand ils commencent dans un registre plus sec, ils trouvent presque toujours une porte de sortie. From Our Animal propose ainsi une belle transition en son milieu et une belle verve mélodique qui pourra rappeler les moments dénudés de Yann Tiersen, tout comme The Glow arrive à apporter du rythme au pizzicato initial qui ferait passer Andrew Bird pour un artiste de variété. On ne retrouve donc jamais l’aspect post-rock-violon qui fait les belles heures du label (Silver Mt Zion, Godspeed You ! Black Emperor).
D’une manière générale, ce sont les martèlements de Jeremy Gara qui viennent secouer le tout, apporter de la densité à Chase The Bright and The Burning ou de la tension à A Long Awaited Scar.
En tant que collaboratrice, la réputation de Sarah Neufeld n’est plus à faire. Comme artiste solo par contre, son premier album laissait entrevoir de belles promesses mais était un peu rude sur la longueur. Elle rectifie le tir de maitresse façon ici, livrant un album qui ne manque pas de souffle et tiré par une plage titulaire assez ébouriffante, la plaçant dans l’enviable compagnie des grands violonistes pop du Canada, aux côté de Sophie Trudeau (Silver Mt Zion et Godspeed) et Owen Pallett.
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