jeudi 19 mai 2016, par
Si on était du genre à faire des classements de nos chanteuses préférées, il est probable que Marissa Nadler serait tout en haut. Commencée en mode pur acoustique, sa discographie a évolué sensiblement. On ne lui demandait pas de faire des clones des sublimes Sylvia ou Box Of Cedar toute sa carrière de toute façon. Elle a aussi parfois ajouté un peu d’électricité hantée, la rapprochant encore de Hope Sandoval à laquelle on la compare souvent pour mieux constater qu’elle évolue mieux que son aînée.
On la connait bien maintenant, c’est tout de même le neuvième album qu’on relate, la surprise ne peut plus vraiment être de mise, surtout pour une artiste au style aussi affirmé mais on n’en constate pas moins une vraie évolution. Divers In The Dust est articulé autour d’un piano mais on surprend déjà quelques bruissements en fond. L’arpège de Katie I Know ne lance pas vraiment le morceau. On y entend une caisse claire, et on en vient à penser que ce n’est pas si courant chez elle et il s’en dégage une surprenante luxuriance qui n’est pas trop éloignée des productions récentes de Lana Del Rey. Le spleen dégagé n’est pas le même, on est plus dans une certaine noirceur gothique que dans la déprime médicamentée.
Les guitares se font plus libres sur Hungry Is The Ghost, avec une ampleur nouvelle qui fait décoller la fin de morceau de façon presque dream-pop. Sa voix peu racoleuse et la densité du son s’y prêtent en tous cas admirablement. Ce n’est pas révolutionnaire, même en son chef mais elle joue plus souvent de cette ampleur sur Janie In Love), l’espaçant de pièces plus acoustiques et discrètes, ce qui rend cet album délectable et équilibré de bout en bout. Parfois même, un morceau combine le tout, montant discrètement, et All The Colours of The Dark (ce titre est presque un manifeste de sa part) se révèle assez fondant avec son petit violon
Il reste donc des morceaux bien dépouillés qu’elle arrive à habiller de sa voix seule mais elle cherche souvent à varier les plaisirs, par exemple en soutenant les arpèges de Skyscraper par de discrètes nappes de synthé.
July avait plu évidemment mais pas laissé un souvenir aussi marquant que son début ou le virage un rien plus luxuriant de Marissa Nadler mais ce qu’elle propose ici parvient même à surpasser l’attente. Parce qu’elle arrive à garder ses qualités comme sa voix inimitable et un sens mélodique jamais pris en défaut tout en enrobant ces morceaux d’atours plus amples, elle vient de signer un des albums les plus réussis de l’année en cours.
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