mercredi 11 mai 2016, par
Incartades
Jusqu’au duo gagnant Trash Yéyé/La Superbe, il semblait que l’ascension de Benjamin Biolay était irrésistible, linéaire. Pourtant, arrivé à ces hauteurs, il a semblé vouloir autre chose, multipliant les pistes. Ce qui nous a valu une musique de film bien balancée, un album (Vengeance) inégal mais comptant ses moments de bravoure et des reprises de Charles Trenet qu’on n’a pas écoutées parce que notre attachement au chanteur ne va quand même pas jusque-là.
Palermo est un quartier de Buenos Aires, ce que la fréquentation assidue de l’œuvre de Jorge Luis Borges vous a appris de toute façon. Il n’est d’ailleurs pas question du génial auteur sur Borges Futbol Club. Au lieu de ça, on a droit à des extraits radio survoltés, et, oui, c’est un gimmick peu plaisant. Il revient donc avec un album dont le titre ne laisse aucun doute et on se rappelle alors que sur La Superbe, le morceau Buenos Aires n’avait pas été notre favori et comptait déjà ce genre d’incrustation peu probante.
D’ailleurs, ces intrusions constituent la principale réticence à l’écoute de cet album. Il faut d’ailleurs tout de suite préciser que c’est un point de vue personnel, ne goûtant que peu la musique plus hispanique, sauf pour ceux qui comme Calexicoarrivent à en transmettre la fièvre. Les passages déclamés en espagnol (Palermo Queens) ne nous transportent donc pas plus que çà, on préférait vraiment ce qu’a fait Carl Barât sur Vengeance. Le plus embarrassant ici étant la vériétoche de La Noche Ya No Existe. Terminons ce tour d’horizon en stigmatisant l’emploi de samples de Bel Canto qui donne à Palermo Spleen des airs de Night of the Proms, voire d’opérette. Au moment où Rufus Wainwright s’entoure de chanteuses lyriques pour interpréter ses propres morceaux, la comparaison est plutôt cruelle.
Mais ces réserves n’empêchent pas de trouver de bien bonnes choses sur cet album. Il faut aussi dire que les atours ensoleillés siéent bien à Miss Miss et puis l’accordéon (Palermo Queens) semble tout-à-fait à sa place dans ce contexte. Quand il s’éloigne de son mojito, il reste pareil à lui-même, tout en spleen auto-flagellant (Pas sommeil). On a l’impression de le retrouver, les cordes de l’envolée finales étant spécialement bien senties après un morceau toujours surproduit mais qui déploie ses ailes de belle façon pour faire de cette seconde partie le meilleur moment de l’album.
Pas d’Ici est un morceau tel qu’on l’entendait sur Vengeance. Sur ce dernier, il était un morceau de transition. Ici, c’est un marqueur rassurant, la confirmation que ses incartades ne sont pas irrémédiables. De plus, sous un aspect léger et facile, il se frotte à des thèmes plus actuels sur un ton mordant (Ressources Humaines). On ne coupera pas aux comparaisons gainsbouriennes pour Tendresse Année Zéro mais c’est surtout quand Benjamin fait du Biolay qu’il emporte le plus facilement l’adhésion. On remarque même qu’il met encore plus de cordes qu’avant pour enrober la jolie Balade Française ou le plus marquant La Débandade.
Pour ceux qui voudraient se frotter pour la première fois à la discographie de Biolay, il existe un Best-of à la sélection bien judicieuse. Bien honnêtement, on ne voit pas beaucoup de titres de cet album pour rejoindre la liste. L’indéniable maestria des arrangements ne fera pas oublier qu’il y a peu de morceaux qui nous feront revenir sur cet album qui ne nous semblait du reste pas destiné par sa coloration sud-américaine parfaitement assumée.
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