dimanche 13 août 2006, par
Après un retour studio qui annonçait un retour en forme, voilà un triple CD regroupant tout ce qu’il existe en raretés, faces B et autres inédits. Cet exercice réclame une certaine carrière derrière soi (c’est bien le cas) et un univers suffisamment vaste pour imposer 56 titres sans lasser. Car finalement, Nick Cave est toujours là, indifférent aux modes, traçant son chemin très personnel et évoluant. On ne soulignera jamais assez l’importance des fidèles Bad Seeds, qui ont toujours su imposer une intensité à tout ce qu’ils font. Sans compter que certains d’entre eux ont fait de fort jolies choses en solo (les musiques de film et reprises de Gainsbourg de Mick Harvey) ou collectivement (Blixa Bargeld et ses légendaires Einstürzende neubauten)
Détailler tout par le menu serait fastidieux mais voici ce qu’il vous attend au détour des trois plaques.
Sur le premier CD, on rattrape le début de carrière de Nick Cave est plutôt difficile à écouter pour qui l’aborde frontalement (que dire alors des délires soniques de The Birthday party...) mais ici ce sont des versions acoustiques qui sont proposées. Et un traitement apaisé de Mercy seat, City of refuge ou The moon is in the gutter montre à quel point ce sont des morceaux qui peuvent tout se permettre, y compris perdre leur fureur. Ce premier Cd est aussi le plus dense et surprenant (la reprise presque sans orchestration mais néanmoins sauvage de Black Betty de Ram Jam). En effet, tous les titres présents ou presque méritent la mention. Mais je m’en voudrais de ne pas signaler The girl at the bottom of my glass et sa guitare acoustique déchaînée qui résume à elle seule le style Nick Cave and the bad seeds et The train song qui prouve que même les chansons lentes étaient plus réussies avant.
Le second album regorge aussi de fort bons moments. Par exemple le duo avec Shane Mac Gowan reprenant What a wonderful world, la reprise des mêmes Pogues de A rainy night in Soho qui semble taillée sur mesure. Certains titres acoustiques ne font jamais feu de camp chez Nick Cave (Jack the ripper garde toute sa force) et les chansons de pub poussent vraiment à la consommation (There’s no night out in the jail). En prime, il y a l’hilarant (tout est relatif...) Where the wild roses grow avec Blixa Bargeld en lieu et place de Kylie Minogue.
Un regret cependant : le troisième regroupe sa période récente, celle de crooner crépusculaire et est assez en retrait par rapport aux deux autres.
Bien meilleure que tout ce qu’il a fait ces dix dernières années, cette compilation s’impose comme une composante majeure de la discographie de l’Australien tourmenté et non comme une collection de reliques pour fans ultimes. (M.)
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